La sortie de la bourse de Boskalis est désormais vraiment en vue

Boskalis va-t-il disparaître de la bourse ce mois-ci ? La société offshore présentera jeudi des chiffres semestriels, mais c’est sans doute l’offre du principal actionnaire HAL qui sera au centre de l’attention. La société d’investissement de Rotterdam veut mettre fin à plus de cinquante ans de cotation de la société de dragage et prestataire de services maritimes de Papendrecht.

HAL a augmenté sa participation dans Boskalis – en partie par le biais d’une fondation – à plus de 55 %. Pour 32,50 euros l’unité (une prime de 28 %), l’investisseur souhaite acquérir les actions restantes afin de retirer ensuite Boskalis de la bourse. Avec cela, HAL, qui a reçu l’approbation réglementaire de l’offre fin juillet, valorise Boskalis à 4,2 milliards d’euros.

La question est de savoir ce que veulent les autres actionnaires. Boskalis convoquera une assemblée générale extraordinaire pour discuter de la question le 24 août. Le conseil d’administration a émis un avis « neutre » sur l’offre, ce qui est assez inhabituel. « Un signal que le conseil d’administration ne le considère pas comme très généreux », estime l’analyste Christoph Greulich de la banque d’investissement allemande Berenberg. « Mais encore une fois pas si bas qu’il soit considéré comme une offre hostile. »

Il souligne que le taux de change Boskalis n’a jamais dépassé 28 euros ces dernières années. Les investisseurs qui ont adhéré il n’y a pas si longtemps peuvent donc être satisfaits de l’offre, dit-il. « D’un autre côté, les dernières années ont été difficiles, avec une crise pétrolière et corona. Boskalis profite toujours de la reprise du marché du gaz et du pétrole. Les actionnaires qui sont chez Boskalis depuis plus longtemps seront donc moins satisfaits.

Avec un chiffre d’affaires de 2,96 milliards d’euros, Boskalis est l’une des plus grandes entreprises de dragage au monde. L’entreprise réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires en dehors des Pays-Bas et possède une flotte de plus de 600 navires. Elle construit et entretient des ports, des voies navigables, des tunnels, des pipelines et des installations pétrolières et gazières pour le secteur de l’énergie. En 2021, Boskalis a acquis une renommée mondiale avec le renflouement de l’Ever Given dans le canal de Suez. Cette même année, elle entame un chantier particulier : l’aménagement foncier de l’aéroport de Manille – le plus gros contrat de l’histoire de l’entreprise avec une valeur de 1,5 milliard d’euros.

HAL connaît bien Boskalis. L’investisseur s’intéresse au groupe de dragage depuis sa création en 1989. Jaap van Wiechen, directeur de HAL Investments, est également directeur de surveillance chez Boskalis.

HAL est connue pour son secret : la famille fondatrice Van der Vorm évite la publicité et préfère opérer dans l’ombre depuis son siège à Monaco. HAL n’est pas non plus allé trop loin dans la sortie prévue du marché boursier. L’inscription aurait une « valeur ajoutée limitée » pour Boskalis, compte tenu de la « nature à long terme de ses grands projets ». En outre, l’inscription ne compenserait pas les coûts et n’entraverait pas les fusions et acquisitions, a déclaré HAL lors de l’annonce des plans d’acquisition. L’investisseur dit ne pas vouloir réduire les effectifs (plus de 10 000 personnes) ni remplacer la direction ou les membres du conseil d’administration.

Selon l’analyste André Mulder de Kepler Cheuvreux, le top management de Boskalis ne s’identifie pas d’emblée au tableau que dresse HAL. « Ils n’ont pas considéré la cotation comme un obstacle à leurs activités commerciales ou à leurs acquisitions. » Il considère la perte de pouvoir de décision pour attirer des investissements comme un inconvénient d’une sortie de bourse pour Boskalis. Il considère les 32,50 euros comme une offre raisonnable. « Non enchère à élimination directe, mais c’est une prime décente. De plus, personne d’autre n’est intéressé à reprendre Boskalis.

Selon l’analyste de Berenberg Greulich, le marché compte sur la sortie du marché boursier pour se poursuivre. « Mais ce n’est pas gagné d’avance. »



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