La société d’aluminium Rusal de l’oligarque Deripaska veut des recherches sur « Butsha »

Le directeur général de la société russe d’aluminium Rusal, le Néerlandais Bernard Zonneveld, a appelé à une enquête « objective et indépendante » sur les atrocités commises dans la ville ukrainienne de Butja. L’appel est contenu dans un communiqué de presse de Rusal, signé par Zonneveld, qui a été publié mercredi publié sur le site de Rusal† L’explication est remarquable : les voix critiques à propos de la guerre en Ukraine sont rares dans les affaires russes. Cependant, le communiqué de presse ne nomme ni la Russie ni le gouvernement russe. « Les informations provenant de la ville ukrainienne de Butja nous ont choqués », indique le communiqué de presse. « Nous pensons que ce crime devrait faire l’objet d’une enquête approfondie. » Au nom de Rusal, Zonneveld appelle à « une solution pacifique rapide à ce conflit, pour sauver des vies humaines inestimables et pouvoir revenir rapidement à la normale ».

Zonneveld ne veut pas donner d’explication sur le communiqué de presse à CNRC† Le Néerlandais, ancien banquier chez ING entre autres, préside depuis 2019 le conseil de surveillance de Rusal, société fondée par l’oligarque Oleg Deripaska. Deripaska, actionnaire majoritaire de Rusal via la maison mère En+, a été sanctionnée par les États-Unis et le Royaume-Uni après l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour ses liens avec le Kremlin. L’UE prépare également des sanctions contre Deripaska. En plus d’être président du conseil de surveillance de Rusal, Zonneveld est également conseiller chez Capitalmind, un cabinet de conseil en finance d’entreprise basé à Den Bosch.

Le fardeau de la guerre

Après le retrait des soldats russes de Butja, une banlieue de Kiev, des soldats ukrainiens et des journalistes d’agences de presse internationales ont trouvé des dizaines de cadavres dans la rue. A partir d’une analyse d’images satellites de Le New York Times il s’avère que ces corps étaient déjà là lorsque l’armée russe contrôlait Butya.

Le communiqué de presse appelle à « punir sévèrement les auteurs » des meurtres à Butja. « Aussi difficile que cela puisse paraître dans le contexte d’une guerre de l’information en cours. »

Zonneveld et Rusal vont plus loin que la plupart des entreprises russes dans la recherche de publicité sur l’invasion russe de l’Ukraine, mais ils évitent de critiquer explicitement le gouvernement russe, qui n’est pas du tout mentionné. Des mots comme « guerre » et « invasion » sont également exclus. Le communiqué parle d’un « conflit de fratricide ».

Rusal est actif dans vingt pays, dont l’Ukraine. L’entreprise souffre de la guerre. Une usine de Rusal dans la ville portuaire ukrainienne de Mikolayiv est fermée depuis début mars. L’Australie a également interdit l’exportation de matières premières d’aluminium vers la Russie le 20 mars. Selon l’agence de notation S&P, Rusal peut difficilement obtenir les produits de n’importe où ailleurs.



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