Le 10 km féminin est prévu demain mais les athlètes ne peuvent pas encore tenter le parcours. Malagò: « La situation est limite, je suis confiant »
Nous voilà? Non, nous n’en sommes pas là. Tout dépend d’un mail qui arrive chaque matin aux responsables techniques des délégations de ski de fond, que l’on puisse ou non se baigner dans la Seine. Hier, ce n’était pas possible. Et aujourd’hui? Il y a quelque chose qui – comme le disait Gregorio Paltrinieri en arrivant à Paris – ressemble à « une moquerie ». Car quoi qu’il arrive, ce n’est pas ainsi qu’on accède à une compétition olympique. Les skieurs de fond attendent depuis un an pour goûter à l’eau de la rivière. Il y a un an, ils sont arrivés à Paris pour l’épreuve test de la Coupe du monde, ils ont attendu un, deux, trois jours. Puis, résignés, ils sont rentrés chez eux avec la promesse que dans un an, le potentiel balnéaire de la rivière serait mieux surveillé et géré que ce qui s’était passé. Hier, après la partie natation du triathlon (1,5 km, pas 10 km…) la Fédération Internationale de Natation a annoncé qu’il n’était même pas possible de se « familiariser » avec le parcours. Qui sait si cela sera possible ce matin à partir de 7h30 : mais le calendrier prévoit déjà l’épreuve féminine de jeudi et celle des hommes vendredi. « D’après la réunion technique – explique le coordinateur italien Stefano Rubaudo – je crois qu’il n’y a pas de conditions pour changer de lieu (le terrain des régates d’aviron et de canoë à Vaires-sur-Marne, ndlr) ». Nous concourrons sur la Seine, selon les organisateurs, point final. Il y aura un autre prélèvement d’eau à 4 heures du matin, nous saurons alors s’ils confirment ou annulent. Hier, ils ont tout minimisé, « nous nous soucions de la santé des nageurs, si l’eau n’est pas propice à la baignade, nous n’aurons pas la course », nous ont-ils réitéré, mais on ne peut même pas parler de plan B. Cela n’a même pas été évoqué. La Seine est vraiment une grande question. La santé des athlètes passe avant tout lors de l’organisation d’événements. Il faut aussi tester le terrain de compétition pour des raisons de sécurité. Ce sera bien entendu la même chose pour tout le monde. mais ce n’est comparable à rien.
commercialisation
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Ne dites pas cela à Leonie Beck, triple championne du monde qui s’entraîne à Ostie avec le groupe de Paltrinieri, Domenico Acerenza et Fabrizio Antonelli. Pour elle, ce n’est qu’une opération marketing : « Nous n’avons jamais nagé dans un fleuve comme la Seine. Ce sera une nouvelle course, cette incertitude ne fait que créer le chaos. Si l’eau ne le permet pas jeudi, nous continuerons pour une autre ». un jour et un autre encore. C’est un peu bête quand à 4 heures du matin le jour de la course on te dit si tu vas nager ou pas, pendant 4 jours d’affilée. Et la préparation, ce ne sont pas des championnats régionaux, ce sont les Jeux Olympiques ? ! et où vous commencez les courses. »
courants
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La qualité de l’eau a montré que les niveaux d’Escherichia coli variaient de « très bon » à « bon » dans 4 points de collecte effectués hier entre 5 heures du matin et 6 heures du matin. Cependant, les niveaux ont dépassé les seuils maximaux de World Aquatics même lundi, lors du contrôle matinal. « Il y a une amélioration de la qualité, mais un des 4 tests ne répond pas encore aux normes acceptables. » Un deuxième entraînement au Pont Alexandre III est prévu aujourd’hui à partir de 7h30, mais seulement après que la fédération aura examiné les données reçues de la Fédération. organisateurs. La maire Anne Hidalgo déclare : « Arrêtez de diffuser des fausses nouvelles, il faut dire la vérité, la Seine est baignable et nous en sommes heureux, il n’y a aucun sportif qui est tombé malade. Il faut être prudent et dire la vérité. » La porte-parole du comité d’organisation, Anne Descamps, confirme que « la Seine est propice à la baignade et les courses peuvent avoir lieu. Lundi, les concentrations d’Escherichia coli étaient très faibles dans les trois endroits où les échantillons ont été prélevés. La décision finale sera cependant prise avec prudence, et des tests seront effectués pour que les athlètes connaissent les conditions de la Seine, à condition qu’il y ait d’excellentes conditions météorologiques et la certitude que la course puisse avoir lieu ». Président du Coni, Giovanni Malagò intervient pour dire que « d’un point de vue technique, avec ce type de courant, c’est un type de course que certains pourraient dire déformé par rapport aux bassins d’aujourd’hui. Les athlètes ne sont-ils pas au centre des Jeux ? J’en ai parlé avec Paltrinieri et je comprends que beaucoup d’autres athlètes pensent la même chose, mais donnons l’occasion de comprendre ce qui se passe. Le triathlon est une chose, nager 10 km en est une autre. La situation est limite. Je suis confiante. » L’autre italienne Acerenza se montre prudente : « La Seine est un parcours inhabituel, il va falloir s’adapter. » Et l’Italienne Ginevra Taddeucci, en compétition demain avec Giulia Gabbrielleschi : « Il y a un courant absurde et quand il trop fort les courses sont annulées. En plus d’être pollué, il est également dangereux pour la santé. J’espère qu’ils mettront en œuvre le plan B. »
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