La Russie veut dissoudre l’une des plus anciennes organisations de défense des droits de l’homme

« Le ministère de la Justice de Moscou a soumis une requête au tribunal lui demandant de dissoudre le Groupe Helsinki de Moscou et d’interdire ses activités sur le territoire russe », a déclaré l’ONG dans un communiqué. Selon l’ONG, l’organisation est accusée de mener des activités en dehors de la région de Moscou en violation de son statut régional, notamment d’envoyer des observateurs à des procès ou ses membres à des événements dans d’autres parties du pays. Un porte-parole du tribunal de Moscou a confirmé mardi qu’une enquête avait été ouverte.

Le Moscow Helsinki Group (MHG) a été fondé en 1976 dans l’appartement du futur lauréat du prix Nobel Andrey Sakharov. L’organisation voulait vérifier si l’Union soviétique adhérait aux accords d’Helsinki, conclus un an plus tôt dans la capitale finlandaise. 35 pays d’Est et d’Ouest se sont engagés à respecter désormais les droits de l’homme. Le MHG a depuis publié un rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en Russie.
Le MHG avait déjà été interdit dans les années 1980, mais a été relancé par l’effondrement de l’Union soviétique. Ces dernières années, le groupe a connu des moments plus difficiles en raison de la répression sous le régime du président Vladimir Poutine. Par exemple, depuis 2012, le MHG refuse les dons étrangers afin de ne pas être qualifié d’« agent étranger ». L’activiste bien connue Lyudmila Alekseeva a dirigé l’organisation pendant des années, jusqu’à sa mort en 2018.

L’accusation portée contre le Groupe Helsinki de Moscou rappelle la dissolution de Memorial l’année dernière. La plus ancienne organisation de défense des droits humains de Russie, Memorial, a ensuite été interdite par la Cour suprême russe. L’organisation aurait violé les règles pour les agents étrangers. Memorial a reçu le prix Nobel de la paix en octobre dernier, partagé avec l’organisation ukrainienne de défense des droits humains Center for Civil Liberties et le militant biélorusse des droits humains Ales Bialiatski.

Ces derniers mois, le régime de Vladimir Poutine a accéléré la répression contre ses détracteurs à la suite de l’offensive du Kremlin en Ukraine. Les autorités ont donc introduit une loi qui prévoit jusqu’à 15 ans de prison pour toute publication d’informations sur l’armée russe jugées « fausses ». La plupart des membres de l’opposition sont maintenant en exil ou en prison.

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