La Russie recherche même sur les sites d’emploi de nouveaux soldats pour une « opération » en Ukraine : principalement des annonces pour des « contrats courts »

Depuis plusieurs semaines, selon le service russophone de la BBC, de plus en plus de postes se libèrent pour des emplois dans les forces armées, principalement pour des contrats à court terme. L’agence russe pour l’emploi HeadHunter a vu 3 000 postes militaires vacants en un mois, soit trois fois plus que sur l’ensemble de 2019. Dans un autre bureau, Superjob, la BBC a même compté 18 000 annonces de ce type en une semaine.

Le flot de postes vacants indique que le ministère russe de la Défense a du mal à trouver suffisamment de troupes pour relever l’armée en Ukraine et compenser les pertes parmi les troupes russes.

Il est également frappant de constater que les offres d’emploi demandent des personnes ayant des compétences militaires spécifiques, telles que des artilleurs, des conducteurs de chars ou des opérateurs radio. Normalement, ceux-ci sont recrutés par les propres bureaux de recrutement des forces armées. Il s’agit aussi majoritairement de contrats de trois, six ou douze mois, au lieu des habituels deux à cinq ans.

« Derrière le ruban »

L’urgence est évidente du fait que les employés de la BBC qui ont répondu aux annonces ont été informés qu’ils pouvaient passer tout de suite pour une entrevue. Les candidats qui souhaitent opérer « derrière le ruban » (la frontière ukrainienne) peuvent commencer à travailler dans quelques semaines.

Le salaire mensuel de contratnik des montants, selon leur spécialité, de 350 à 600 euros. Mais les candidats désireux de rejoindre « l’opération militaire » en Ukraine peuvent compter sur le double, plus des frais supplémentaires. Les soldats russes qui ont combattu en Ukraine pourront également plus tard réclamer des soins médicaux gratuits et une aide pour trouver un logement.

C’est une perspective attrayante, en particulier pour les anciens militaires des régions reculées de Russie où il n’y a pratiquement pas d’emplois. Mais il semble que les rapports faisant état de lourdes pertes parmi les troupes russes en Ukraine aient rendu de nombreux Russes timides, bien que le Kremlin essaie anxieusement de garder le secret.

Selon l’expert américain en matière de défense Michael Kofman, le plus gros problème est de nature politique. Parce que le président Poutine insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une guerre mais d’une « opération militaire spéciale », le ministère de la Défense n’est pas autorisé à déployer des soldats conscrits en Ukraine.

Politiquement sensible

Selon Kofman, Poutine devrait en fait déclarer une mobilisation pour résoudre la pénurie de troupes, mais ce faisant, il reconnaîtrait qu’il s’agit bien d’une guerre, ce qui est considérablement plus difficile que le Kremlin ne veut l’admettre. Ce serait aussi politiquement très sensible. Poutine a toujours promis qu’aucun soldat conscrit – un nouveau groupe de 135 000 hommes a été appelé au début de ce mois – ne sera envoyé en Ukraine.

Afin d’éviter cela, les soldats conscrits subissent des pressions de toutes sortes de manières pour s’inscrire en tant que kontraktnik. Quiconque signe un contrat de deux ans sera immédiatement libéré de son année de service militaire, leur est-il promis. Comme appât, une personne intéressée a également été informée qu’en s’enrôlant pour le service en Ukraine, il pourrait être en mesure de participer « au défilé de la victoire sur la place Rouge ».



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