La Russie lance une attaque contre l’aciérie de Marioupol – mais ne fait que peu de progrès

Auparavant, le président Poutine avait déclaré que la Russie ne prendrait pas d’assaut le complexe. Selon Poutine, après trois mois de combats, ses troupes ont pris toute la ville de Marioupol, à l’exception de l’usine sidérurgique. En bloquant hermétiquement le complexe, la Russie semblait viser la reddition de l’armée ukrainienne. C’est moins risqué que d’essayer de conquérir les terrains de l’usine et de s’engager dans un combat au corps à corps.

Cependant, selon un conseiller du gouvernement ukrainien, les Russes ont fait une autre tentative samedi pour prendre l’usine par une tempête, combinée à un soutien aérien. Quelque 2 000 soldats ukrainiens sont retranchés dans le gigantesque complexe d’Azovstal, qui tentent d’y mener des contre-attaques contre les troupes russes. Ils seraient approvisionnés en armes et munitions neuves par hélicoptère la nuit.

Par ailleurs, selon les autorités ukrainiennes, plus d’un millier de civils se seraient cachés dans les catacombes de l’aciérie. Certains sont piégés dans des tunnels souterrains depuis deux mois, selon une vidéo diffusée samedi par le bataillon Azov. Le contenu de la vidéo, qui montrait plusieurs dizaines de femmes et d’enfants, ne peut être vérifié de manière indépendante.

Porte d’entrée de la Crimée

Pour les Russes, la prise de Marioupol est cruciale comme porte d’entrée vers la Crimée. Si Marioupol tombe, les Russes disposeront d’un corridor terrestre reliant les zones contrôlées par les séparatistes pro-russes de Luhansk et Donetsk à la Crimée, laissant le contrôle de toute la côte ukrainienne sur la mer d’Azov aux mains des Russes.

On ne sait pas si les couloirs humanitaires précédemment promis offraient réellement une issue samedi aux quelque 100 000 civils qui campent ailleurs dans la ville presque entièrement détruite. La bataille de Marioupol, une ville industrielle d’avant-guerre avec une population de 430 000 habitants, a jusqu’à présent coûté la vie à au moins 20 000 civils, ont indiqué les autorités ukrainiennes. Vendredi, une autre fosse commune a été découverte sur des images satellites, suffisamment grande pour contenir 1 000 corps. Une fosse commune a été vue sur des photos satellites jeudi qui contiendrait 9 000 corps.

De violents combats autour de Kharkiv

L’offensive russe vise actuellement la région du Donbass à l’est, où des bombardements ont été signalés samedi dans pratiquement toutes les villes. Certaines des troupes d’élite russes combattant à Marioupol ont depuis été transférées sur d’autres lignes du front de l’Est. De violents combats ont eu lieu autour de la ville de Kharkiv alors que l’armée ukrainienne tentait de gagner du terrain dans les villages entourant la ville, qui était partiellement encerclée par les troupes russes. Selon le gouverneur régional, deux personnes ont été tuées et 19 blessées du côté ukrainien. L’infrastructure du port maritime sud d’Odessa a également été bombardée de roquettes, selon le gouvernement de la ville.

Dans et autour de Lviv, une ville de l’ouest qui a jusqu’à présent été épargnée par le pire de la guerre, le gouvernement a imposé un couvre-feu jusqu’à 5 heures du matin pour assurer la sécurité de la population la nuit de Pâques orthodoxe. Les églises organiseront alternativement des services spéciaux du matin.



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