La rotation du personnel est également un point sensible de la crise de l’asile, et la reprise est lente

Le CGRA fait désormais face à un arriéré de quelque 12 250 dossiers, selon ses propres derniers chiffres d’octobre. Cet arriéré, conjugué à la très longue durée des procédures, pose problème depuis un certain temps. La secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (cd&v) le reconnaît également. « Si les décisions prennent trop de temps, les gens passeront beaucoup de temps à l’accueil de Fedasil. En conséquence, il y a une pénurie de refuges », a-t-elle déclaré plus tôt. Des dizaines de demandeurs d’asile doivent encore passer la nuit dans la rue.

En octobre, un audit des services de la migration et de l’asile a révélé que le manque de personnel au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) est l’une des explications de ce retard.

Même si le CGRA s’efforce de trouver des effectifs supplémentaires, selon les chiffres que la députée Eva Platteau (Groen) a demandés à De Moor. Entre septembre 2021 et novembre 2022, le CGRA a embauché 54 nouveaux agents dits de protection. En novembre, un total de 290 agents de protection ont été employés. Ce sont les personnes qui préparent le dossier des personnes qui ont demandé l’asile, conduisent l’interrogatoire proprement dit et (co-) examinent une décision dans ce dossier.

Seulement : dans la même période, 34 agents de protection sont également partis, dont 25 volontairement. Ainsi, un nombre net de 20 a été ajouté. Pour être complet : 14 autres seraient en incapacité de travail. « Ces chiffres confirment un point sensible qui a également été mis en évidence par l’audit : le taux de rotation élevé du personnel au CGRA », déclare Platteau.

Travail pénible

D’après l’audit, plusieurs raisons peuvent expliquer ce chiffre d’affaires élevé. Tout d’abord, la procédure de recrutement du Selor, l’agence de sélection du gouvernement, n’est pas adaptée au contenu du poste, indique le rapport. De plus, le métier d’agent de protection est et reste (émotionnellement) difficile, ce qui amènerait certains à décrocher prématurément.

Le commissaire général Dirk Van den Bulck ne nie pas qu’il s’agit d’un travail difficile, mais il ajoute que « le départ et le roulement pas tellement plus élevé que dans les autres ministères ». “Mais c’est clair : compte tenu de la forte augmentation du nombre de demandes et de l’arriéré dans les dossiers, il est vraiment nécessaire d’embaucher du personnel supplémentaire.”

L’amélioration est à venir. “Afin de pouvoir recruter plus rapidement, une procédure plus rapide est mise en place depuis juillet pour éviter que des profils ne disparaissent vers d’autres métiers”, indique le cabinet De Moor. “Cette mesure devait expirer fin décembre et a été prolongée la semaine dernière en Conseil des ministres.”

Van den Bulck indique également que ce mois-ci, en décembre, plus de 50 agents de protection supplémentaires ont été embauchés. Des personnes supplémentaires seraient ajoutées l’année prochaine. Ce sont de bons signaux en eux-mêmes, dit Platteau. “Mais ces personnes doivent également être formées en premier, donc elles ne sont pas immédiatement employables”, dit-elle. “Espérons que le Commissariat général a également tiré les leçons du taux de rotation élevé, afin que ces personnes restent efficaces.”



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