Né en Autriche de parents ghanéens, il a également été ciblé par l’Inter et l’Atalanta. La décision de Dybala de rester dans la capitale ne devrait pas changer les projets des propriétaires en ce sens

Francesco Balzani

22 août – 21h40 -MILAN

Nous ne savons pas s’il a utilisé le français, l’anglais ou l’allemand. Mais Kevin Danso a dit oui à la Roma tout comme Dybala a dit non à l’Arabie. Le défenseur globe-trotter de Lens, considéré comme le meilleur de son rôle dans la dernière Ligue 1, a fait savoir à ses agents qu’il appréciait beaucoup la proposition du club de Giallorossi. Est-ce que quelque chose change avec le séjour de Dybala ? En réalité, pas grand chose étant donné qu’avec le sauvetage de Joya on serait aussi passé à un profil offensif comme Riquelme ou Boga. En défense, il reste une pièce à compléter, peut-être avec la vente de celle de Smalling ou d’Abraham. Le nom le plus simple reste celui de Tiago Djaló de la Juve, mais désormais la possibilité d’atteindre Danso séduit les Friedkins. Une négociation qui n’a pas été facile, mais qui a pris forme dans les heures où la Roma a appris le séjour de Dybala. Lens demande 23 millions plus 2 de bonus. Un chiffre important que le club Giallorossi tentera de réduire grâce à la volonté du joueur (qui gagnerait plus que le million actuellement reçu) et la nécessité du club français d’obtenir une énorme plus-value.

TIR DE GHISOLFFI

Le géant, né en Autriche de parents ghanéens, avait en effet été amené par Ghisolfi (alors manager de Lens) d’Augusta pour seulement 5,5 millions. Aujourd’hui, cela vaut le quadruple. Une évaluation résultant d’une performance absolue en Ligue 1 qui lui a valu d’être élu meilleur défenseur du dernier tournoi de France, à tel point qu’il a suscité l’intérêt de plusieurs clubs dont l’Inter et l’Atalanta. Désormais, il pourrait de toute façon atterrir en Serie A, sur le terrain de De Rossi. Danso possède trois passeports, connaît quatre langues et a passé une bonne partie de son adolescence sur des terrains bétonnés et des mêlées de rugby. Fort physiquement, bon en mise en place mais aussi rapide, peut-être en raison de son passé dans le sport du ballon ovale. Danso est le bon profil pour la défense de De Rossi en quête d’un titulaire absolu, aux côtés duquel Mancini et Ndicka pourront ensuite tourner. Comme mentionné, c’est un globe-trotter. À l’âge de 6 ans, il s’installe en Angleterre (à Milton Keynes) où il débute sa double carrière : rugby et football. En réalité, les premières passions de Danso étaient le cinéma et le karaté. Il rêvait d’être acteur et se cachait souvent pour ne pas faire ses devoirs. « Nous lui avons donné des coups de pied, mais il se relevait toujours et ripostait même s’il était plus petit », dira l’un des deux frères aînés.

PASSÉ COMME ATTAQUANT

À 12 ans, il était si bon au rugby qu’ils ont décidé de lui offrir une bourse, après quoi il a fallu prendre une décision. Danso a choisi le ballon rond. Ainsi commença son parcours qui avait effectivement commencé quelques années plus tôt en tant qu’attaquant. En une saison, il marque même 43 buts et se fait remarquer par Reading. Petit à petit, il se transforme : d’abord milieu de terrain, puis défenseur. Où il explose, au point de devenir le symbole de Lens qui dispute le Scudetto face au PSG pendant deux saisons jusqu’à la dernière journée. L’ancien défenseur de Southampton est également très actif sur les questions sociales et a lancé un projet en Styrie pour les plus démunis, sans oublier ce que l’Autriche a fait pour sa famille. En effet, lorsqu’il était enfant, Kevin n’avait pas de très bons résultats et passait beaucoup de temps sur des terrains en béton clôturés où il parvenait cependant à améliorer ses réflexes et sa personnalité. Celui dont la Roma de De Rossi a besoin.





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