La retraite de Powell, personne n’a souvent moins de 10 ans" dans les 100 comme lui : "Fier de tout"

Le Jamaïcain de 40 ans sous le mur à 97 reprises et recordman du monde pendant trois ans, jusqu’à 9″74 à Rieti 2007

Avant Usain Bolt, il y avait lui : Asafa Powell. Et lui aussi, l’avant-dernier homme à détenir le record du monde du 100 m, est désormais officiellement à la retraite. Mercredi, à Kingston, à l’occasion de la fête des 40 ans, premières admissions. Dans la nuit italienne de samedi, via les réseaux sociaux, la confirmation définitive. Le retrait est réel. Sans surprise : la dernière course remonte au 2 mai 2021, quand à Clermont, en Floride, bien qu’aidé par une demi-tempête derrière lui (4,5 mètres par seconde), il courut tout de même le 100 m en 10″07. Asafa, cependant, passe et ferme Souvent victime de tensions, on se souviendra de lui pour avoir rarement mis à profit son grand talent : la collection de médailles – qui n’offre individuellement pas plus de deux bronzes aux championnats du monde entre Osaka 2007 et Berlin 2009 – ne fait pas lui justice longévité.

Monsieur 100

Le Jamaïcain, sur 100 m, du haut d’une mécanique de course sans égal sur un physique de 1,88 pour 87 kilos, a été quadruple recordman du monde. Le premier, le 14 juin 2005, au meeting d’Athènes où, avec 9″77, il prend 6/100 au record détenu par l’Américain Maurice Greene depuis six ans. Puis égalant ce temps à deux reprises, à Gateshead et à Zurich, les 11 juin et 18 août 2006. Et, enfin, voler en 9″74 lors d’un après-midi inoubliable à Rieti, à l’occasion de la traditionnelle manifestation organisée au Guidobaldi par Sandro Giovannelli. Le record restera entre les mains d’Asafa jusqu’au 31 mai 2008, pour un total de trois ans. Jusqu’à, précisément, l’avènement de Bolt qui, à New York, chute à 9″72. Powell, en septembre à Lausanne, signera également ce contre-la-montre, toujours quatrième homme au classement mondial de tous les temps. Mais désormais le nombre un dans la vitesse internationale était devenu Usain.

moins 10″

Pourtant, il y a un record – avec des records personnels de 6″44 sur 60m en salle, 19″90 sur 200m et 45″94 sur 400m – qui reste à Asafa. Et il restera longtemps le sien. Celui du numéro de fois (avec des conditions normales) en dessous de 10″00:97. C’est un chiffre stupéfiant. C’est son testament sportif. Couvre une période allant du 12 juin 2004 au 1er septembre 2016. Douze saisons dorées. Pour comprendre sa signification, il suffit de dire que le deuxième du classement spécial, l’Américain Justin Gatlin, s’est arrêté à 64. Bolt n’est pas allé au-delà de 52. Marcell Jacobs ? C’est à six heures. Et le seul autre Italien du classement, avec un, est Filippo Tortu. Oui, l’Italie : il y en a beaucoup dans le passé de Powell. Et pas seulement pour le record de Rieti. C’est lui, parmi les tout premiers Jamaïcains, grâce au manager Marco Aloi, qui a “découvert” Lignano Sabbiadoro comme base estivale idéale. Asafa a fréquenté la station de manière continue entre 2006 et 2014 (entre-temps, en 2013, une disqualification de six mois pour positivité antidopage), avec le MVP de l’entraîneur Stephen Francis, puis à nouveau en 2018-2019. Il a promis qu’il amènerait bientôt sa femme Alyshia et leurs deux enfants.

Nouvelle étape

Dans son cursus, il compte aussi une médaille d’or olympique (celle de Rio 2016), deux médailles d’or et une d’argent aux championnats du monde avec le 4×100. “A 40 ans, une nouvelle phase de ma vie s’ouvre – écrivait-il en ces heures – : j’ai commencé ma carrière en 2002, j’ai eu des hauts et des bas, mais je suis fier de tout ce que j’ai fait. Je remercie mes fans et tous ceux qui m’ont soutenu au fil des ans”. Au revoir Asafa. À bientôt. Et merci pour ce sourire timide et ces émotions éternelles.



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