La réforme fiscale peut-elle encore être ressuscitée ? Le Premier ministre De Croo continue de travailler sur un compromis

Une grande réforme fiscale avant le 21 juillet pour s’assurer que ceux qui travaillent auront plus de salaires nets : c’est la promesse faite par le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) en début d’année. Et pour l’instant il ne veut pas revenir sur ses propos. En tirant et en traînant, le Premier ministre libéral tente toujours de faire passer son gouvernement haut en couleur pour la fête nationale de vendredi.

Ce serait un exploit, puisque le MR a dit très clairement lundi que les plans sur la table aujourd’hui ne se colorent tout simplement pas assez en bleu : trop de hausses d’impôts, trop peu de nouvelles mesures sur le marché du travail et trop peu d’attention pour les indépendants. La réaction des Seize provisoirement : « On va continuer à parler et essayer de remettre tout le monde autour de la table. »

Même le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) – le principal instigateur de l’histoire fiscale – ne désespère pas pour le moment. Il y a des allusions à une réunion du sommet du gouvernement fédéral mardi après-midi. Est-ce encore possible ? Ce ne serait certainement pas la première fois que le MR accepte encore un compromis un peu défendable à la toute dernière minute. Le président Georges-Louis Bouchez a fait de cette tactique presque sa marque de fabrique dans la rue de la Loi ces dernières années.

Impôt sur les valeurs mobilières

Au sein du MR, le bateau est retenu pour l’instant. En interne, il semblerait qu’il y ait effectivement encore des pourparlers entre le vice-Premier ministre David Clarinval et ses collègues : principalement le Premier ministre et le ministre Van Peteghem. Dans le même temps, on souligne que peu de choses ont réellement changé depuis hier : il y a tout simplement trop peu de goodies dans les plans. La rumeur selon laquelle le Premier ministre De Croo abandonnerait une augmentation planifiée et controversée de la taxe sur les valeurs mobilières pour plaire aux libéraux francophones est accueillie avec un haussement d’épaules. (Ailleurs il est indiqué que cette proposition est sur la table depuis le week-end – donc avant le ‘non’ de MR.)

En tout cas, il convient de prêter attention à De Croo et Van Peteghem : chaque pas qu’ils font dans la réforme fiscale vers le MR est un pas considéré avec méfiance par la gauche. Par exemple, les socialistes et les verts ont entendu mardi que l’intention n’était pas d’en finir avec une réforme adaptée aux libéraux francophones. Par exemple, les familles de gauche au sein de Vivaldi s’en tiennent à la taxe sur les valeurs mobilières. Pour eux, il est idéologiquement vital que les épaules les plus fortes supportent la charge fiscale la plus lourde.

Donc, pour l’instant, il semble qu’avec le courage du désespoir, De Croo et Van Peteghem vont persévérer. Chez MR, les gens semblent plus que jamais convaincus ce mardi que « non » est le bon choix pour le moment. Il est fait référence à la première page de Les dernières nouvelles – le plus grand journal de Flandre. Son titre mardi : « Non contre toute réforme fiscale » avec la tête de Bouchez à côté. Un titre de rêve pour lui.

Mais au moins, ils n’abandonneront pas si facilement au Sixteen. « Le Premier ministre et le ministre Van Peteghem travaillent sur une nouvelle proposition, qui est le résultat des pourparlers bilatéraux tenus hier », cela semble stoïque.



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