La question pour le Comité de concertation : que peut faire d’autre la Wetstraat face à cette crise énergétique majeure ?

Le Comité Consultatif de l’Energie doit démontrer que Rue de la Loi est soucieuse des factures énergétiques des citoyens et des entreprises. Que cela fonctionne est une autre question.

Jérôme Van Horenbeek29 août 202217:03

Un Comité de concertation Energie se réunira pour la première fois mercredi à 15h. Les chefs de gouvernement et les ministres compétents discuteront de ce qu’ils peuvent faire d’autre pour réduire quelque peu les prix désordonnés du gaz et de l’électricité. Ce ne sera pas facile. On l’entend partout : c’est surtout à l’Europe qu’il appartient. La Belgique fait pression depuis un certain temps déjà pour un plafonnement temporaire des prix du gaz en Europe.

C’est en partie pour cette raison que le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) s’est rendu lundi au Norvégien Stavanger. En tant qu’important fournisseur de gaz, les Norvégiens gagnent beaucoup d’argent grâce à la crise énergétique en Europe. Un quart du gaz consommé en Europe transite par les gazoducs norvégiens. Grâce aux prix records actuels, la Norvège encaisse chaque jour plus de 700 millions d’euros de profits excédentaires.

La Norvège dit depuis un certain temps qu’elle « s’ennuie » des bénéfices excédentaires de la vente de gaz. Mais selon De Croo, il est grand temps que quelque chose soit fait à ce sujet. « À bien des égards, la crise actuelle me rappelle la crise financière de 2008, quand une banque après l’autre a été la proie de la peur et de la spéculation. Qu’avons-nous fait pour empêcher ces dominos de tomber ? Nous sommes intervenus », a déclaré De Croo à Stavanger.

L’espoir est qu’un accord européen avec la Norvège puisse servir de pied de biche pour des négociations avec d’autres grands fournisseurs de gaz comme l’Algérie et le Qatar.

honteux

Le sommet du gouvernement fédéral se réunira une ou deux fois avant le comité de consultation. L’intention est d’établir ensemble un certain nombre de points de discussion.

Groen La vice-première ministre Petra De Sutter augmente déjà la pression. «J’espère que nous pourrons au moins atterrir mercredi avec un plan dans lequel nous, en tant que politiciens, le niveau fédéral et les États, expliquons clairement comment nous voulons protéger davantage nos citoyens contre les prix élevés. Nous sommes dans une crise nationale, tout comme pendant le corona, et maintenant nous devons travailler ensemble. Ce serait honteux de jouer à des jeux politiques maintenant.

Concrètement, De Sutter propose, entre autres, que les Länder soutiennent la campagne fédérale d’économie d’énergie. Du même souffle, elle répète qu’une prolongation de la durée de vie de plus de deux centrales nucléaires n’est pas un enjeu pour son parti. « C’est une fausse solution à la crise que nous traversons actuellement. Un tel redémarrage prend des années. Si tout est possible. » Doel 3 et Tihange 2, les soi-disant «centrales à crack», fermeront bientôt.

Outre le Premier ministre Jan Jambon (N-VA), le gouvernement flamand déléguera probablement aussi mercredi les ministres Hilde Crevits (CD&V) et Zuhal Demir (N-VA). Le premier Conseil des ministres flamand de la nouvelle année de travail est prévu vendredi. Normalement, cela aura lieu en Flandre occidentale, où les gens veulent parler avec les maires impliqués dans Ventilus. Il s’agit de la nouvelle ligne à haute tension controversée qui traverse la Flandre occidentale.

Manger

En ce qui concerne la Commission de concertation sur l’énergie, la partie flamande a surtout l’idée qu’il s’agit d’une manœuvre des collègues fédéraux pour baigner les États fédérés. Jusqu’à présent, la flambée des prix du gaz et de l’électricité a surtout été considérée comme un problème pour le gouvernement fédéral, qui dispose du moyen le plus direct de réduire les factures. Par exemple via le tarif social de l’énergie ou la TVA réduite.

La Flandre n’a pas hésité à traverser cette crise énergétique depuis le deuxième rang. Surtout pas NVA. Le parti a ainsi gardé les mains libres pour mener une opposition fédérale.

« Ce n’est certainement pas mauvais qu’il y ait un comité de concertation sur l’énergie, mais avouons-le : c’est aussi une façon pour le gouvernement fédéral de se soulager un peu de la pression », a déclaré une source à la N-VA. «Vous obtenez une répétition de la crise corona, lorsque Jambon a reçu de nombreuses critiques internes pour avoir soutenu la politique principalement fédérale. Un âne ne trébuche pas deux fois… »

Que la ministre fédérale du Climat Zakia Khattabi (Ecolo) a annoncé lundi par voie de communiqué que le soi-disant le partage du fardeau l’inscrire à l’ordre du jour du Comité de concertation ne fait que grossir encore plus les épines flamandes. Pour l’instant, les différents niveaux de gouvernement de notre pays ne s’entendent pas sur la répartition exacte de l’argent climatique qui transite par l’Europe. Au total, il s’élève désormais à plus d’1 milliard d’euros.

Khattabi souligne qu’un accord rapide – basé sur l’ancienne clé de répartition de 2015 – ouvre la voie aux régions pour investir tout cet argent, par exemple, dans des primes d’isolation. Mais il semble en Flandre que l’ancienne clé de répartition ne peut être atteinte que si le gouvernement fédéral tient également un certain nombre de promesses faites. Alors on peut interpréter comme : oublie ça.

Raoul Hedebouw, le président du PVDA, ne le voit pas venir. « Il y a six mois, De Croo disait que le marché de l’énergie n’était pas ‘rationnel’. Qu’est-ce qu’il attendait depuis tout ce temps ? Le marché nous mange. Il doit désormais y avoir un prix plafond : de préférence au niveau européen, si nécessaire uniquement en Belgique. Comme c’est déjà le cas en Espagne.

Le vendredi 9 septembre, les ministres européens de l’énergie se réuniront pour discuter de la crise. Mardi, le gouvernement allemand réfléchit déjà à un éventuel plafond européen des prix. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est déjà favorable à une « intervention d’urgence ».



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