Par Mareike Sophie Drünkler
Légal signifie d’accord. Ou non? « Herr Puntila et son serviteur Matti » de Brecht traite de la recherche du bien, du mal et de la morale capitaliste. La pièce a été créée samedi au Berliner Ensemble.
Le propriétaire du manoir Puntila (Sascha Nathan) n’en a jamais assez. Il est gourmand, accro à la consommation, constamment à la recherche d’argent, d’alcool, de femmes. Et il garde toujours une distance de « dix pas » avec les « serviteurs ». Seule sa fille Eva (Nora Quest) compte vraiment pour lui.
Mais maintenant, Eva semble aussi donner de moins en moins au règne de son père. Elle veut sortir de sa cage dorée. Pour la princesse du capitalisme qui s’ennuie, l’amour interdit pour le chauffeur, le serviteur Matti, se transforme en rébellion. Une épreuve. Pour Eva, Puntila et pour Matti (Peter Moltzen), qui se tient entre les mondes.
La réalisatrice Christina Tscharyiski n’a pas eu à changer radicalement la pièce de Bertolt Brecht, créée en 1948. Apparemment, sans effort, elle a réussi à mettre le matériel à jour.
La scène se transforme en décombres alors que nous regardons échouer la tentative de Puntila de satisfaire son insatiable besoin de plus. symbolique. Des bouteilles en verre brisées, des costumes excentriques, des chœurs d’ouvriers hurlants et des explosions émotionnelles demandent ce qui est assez.
Grâce à une distribution solide et à une excellente esthétique, la rencontre de Tscharyisky avec la souffrance créée par l’homme est presque belle.
Notable : Peter Moltzen dans le rôle de Matti. Son jeu nuancé fait du Serviteur déchiré de Brecht un personnage complexe sur lequel on apprend de plus en plus et on veut toujours en savoir plus.