La production viticole belge a presque quintuplé en dix ans : « Les vignobles espagnols et du sud de la France sont les victimes »

Chant D’Eole, Genoels-Elderen ou Domaine Du Chapitre : il y a de fortes chances que vous ayez entendu parler de ces vins belges. Pourtant, ces dernières années, ils ont remporté une à une des médailles d’or lors de compétitions prestigieuses. C’était impensable il y a vingt ans, mais en raison du réchauffement climatique, nous pouvons désormais aussi faire mûrir correctement les raisins dans notre propre pays. « Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus d’heures d’ensoleillement dans notre pays que par le passé », déclare Lodewijk Waes, président de l’asbl Belgian Wine Growers. « En conséquence, les raisins sont de meilleure qualité et les viticulteurs peuvent faire différents types de vin. »

La « frontière viticole » septentrionale se situait autrefois dans la région champenoise française, mais depuis une dizaine d’années, elle s’est suffisamment déplacée vers le nord pour faire de la Belgique un véritable pays viticole. Aujourd’hui, nos raisins sont idéaux pour faire du vin mousseux, dit Waes. « En fait, nous faisons d’excellents champagnes ici, mais nous ne pouvons pas utiliser le terme ‘champagne’. Pour l’instant, nous nous contenterons de parler de « vin pétillant belge de qualité ». Un nom bien trop long. Avec notre organisation à but non lucratif, nous recherchons donc un nouveau nom plus intéressant. Vos lecteurs sont toujours les bienvenus pour envoyer des suggestions par e-mail. (des rires)

1,3 million de litres

Cette qualité accrue se reflète également dans les chiffres de production. En 2012, 229 000 litres de vin ont été cultivés dans notre pays, l’année dernière c’était environ 1 359 000 litres. Nous en buvons la grande majorité nous-mêmes : peu de caves belges se concentrent sur l’exportation. Au cours des dix dernières années, la superficie totale des vignobles de notre pays est également passée de 153 à 695 hectares, dont 377 en Flandre. C’est ce qu’a calculé l’ASBL Les Vignerons Belges.

Ce succès attire les étrangers intéressés. « Nous avons vu beaucoup d’intérêts étrangers et même des prises de contrôle ces dernières années », déclare Waes. « L’intérêt pour climat frais vins de Belgique et d’Angleterre est une tendance qui va se poursuivre. Il ne peut pas dire quels vignobles sont maintenant entre des mains étrangères. Le monde du vin reste muet sur ces questions, même après deux bouteilles de vin.

Aussi perdants

Là où il y a des gagnants, il y a aussi des perdants. La frontière viticole méridionale aussi remonte : « A cause de la chaleur, il est aujourd’hui difficile en Espagne et dans le sud de la France de faire de la viticulture de manière normale. Des températures élevées entraînent une explosion de sucre et des pourcentages d’alcool de 15 à 16 % », explique Waes. « Vous pouvez appliquer des techniques pour réduire ce pourcentage, mais cela diminue également la qualité. Vous obtenez souvent des vins lourds et charnus. En plus des avantages, le réchauffement climatique a aussi un inconvénient pour la Belgique : « Nous sommes confrontés à des extrêmes », soupire Waes. « Depuis cinq ans, nous sommes en proie presque chaque année à des gelées printanières. Ce n’était pas le cas avant. »

Heureusement, ce gel n’a pas encore pu arrêter l’avancée de nos vins belges. Les chiffres ne cessent d’augmenter chaque année. « Nous pouvons être plus chauvins », conclut Waes. « Les Belges devraient être autorisés à déguster plus souvent leurs propres vins. Ils seront étonnés de la qualité.



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