La production d’énergie nucléaire devrait atteindre un niveau record l’année prochaine, selon les prévisions de l’AIE


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La production mondiale d’énergie nucléaire devrait atteindre un niveau record l’année prochaine, selon les dernières prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, marquant une résurgence de cette technologie et un renforcement des efforts visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone.

La production des centrales nucléaires devrait augmenter d’environ 3 % cette année et l’année prochaine pour atteindre 2 915 TWh, dépassant le précédent pic de 2 809 TWh en 2021, et de 1,5 % supplémentaire en 2026, a indiqué l’AIE.

La croissance sera tirée par les nouveaux réacteurs en Chine et en Inde ainsi que par le retour des centrales en France qui ont été fermées l’année dernière pour maintenance.

L’augmentation de l’énergie nucléaire ainsi que la croissance rapide des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire contribuent à exclure les combustibles fossiles du système électrique, selon un rapport sur les marchés mondiaux de l’électricité publié mercredi par l’AIE.

Il estime que la croissance de la demande d’électricité au cours des prochaines années sera désormais satisfaite par des sources à faibles émissions, la part de l’approvisionnement mondial fournie par les générateurs à combustibles fossiles devant tomber à un niveau record de 54 % en 2026.

Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, a noté que le secteur de l’électricité « produit actuellement plus d’émissions de dioxyde de carbone que tout autre secteur ». [sector] dans l’économie mondiale », les tendances étaient donc encourageantes.

« Cela est dû en grande partie à l’énorme élan en faveur des énergies renouvelables, avec en tête l’énergie solaire toujours moins chère, et au soutien du retour important de l’énergie nucléaire, dont la production devrait atteindre un niveau historique d’ici 2025 », a-t-il déclaré. « Même si des progrès supplémentaires sont nécessaires, et rapidement, ce sont des tendances très prometteuses. »

Il s’agit d’un renouveau de l’énergie nucléaire après la catastrophe survenue au Japon en 2011, lorsque les réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi avaient été endommagés par un tsunami, incitant l’Allemagne et le Japon à se retirer du secteur.

L’industrie a été aidée par les efforts mondiaux visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone, ainsi que par les inquiétudes généralisées concernant la sécurité énergétique à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a perturbé les marchés du gaz.

Lors du sommet climatique COP28 de l’ONU à Dubaï l’année dernière, plus de 20 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont convenu de tenter de tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici 2050.

Toutefois, la croissance jusqu’en 2026 devrait être concentrée en Chine et en Inde, qui devraient représenter plus de la moitié des 29 gigawatts de nouvelle capacité attendue, a indiqué l’AIE.

La croissance rapide de la technologie en Chine signifie qu’elle représente désormais 16 pour cent de la production nucléaire mondiale, contre 5 pour cent en 2014, tandis que le pays vise à augmenter sa capacité installée d’environ 56 GW à 70 GW d’ici 2025, selon le rapport.

Dans le même temps, l’influence de la Chine et de la Russie dans le secteur augmente, a ajouté l’AIE, les deux pays fournissant la technologie pour 70 pour cent des réacteurs en construction.

Les projets en Chine subissent moins de retards que ceux en Europe et aux États-Unis, a noté l’AIE, avertissant que les retards dans la construction des grands projets nucléaires constituent une « préoccupation mondiale majeure ».

Mardi, le développeur nucléaire public français EDF a annoncé de nouveaux retards dans la construction de la centrale nucléaire de Hinkley Point C qu’il est en train de construire dans le Somerset, en Angleterre.

Le projet de 3,2 GW ne devrait désormais pas commencer à produire de l’électricité avant 2029 au plus tôt, contre une date de démarrage initiale de 2025, et pourrait coûter 35 milliards de livres sterling, soit près du double de son budget initial.

Le gouvernement britannique et EDF cherchent à attirer des investisseurs externes pour construire une deuxième nouvelle centrale en Grande-Bretagne, le projet Sizewell C prévu dans le Suffolk, d’un coût de 20 milliards de livres sterling.



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