La plateforme de covoiturage recherche des personnes souhaitant acheter une voiture

Depuis plusieurs semaines, une annonce percutante est diffusée sur le site Dégage : un propriétaire est recherché pour quatre voitures électriques, toutes des modèles d’occasion, qui souhaite ajouter la voiture à la flotte de la plateforme d’autopartage. Pourquoi une « clinique de rééducation pour propriétaires de voitures » – c’est ainsi que le directeur John Wante décrit l’asbl Dégage – encourage-t-elle ses membres à acheter une voiture ?

Pendant longtemps, Dégage a pu s’appuyer sur deux types d’adhérents. Un : les membres qui adhèrent avec leur propre voiture. Ils ne sont pas encore prêts à s’en séparer, mais ils ne font pas assez de kilomètres et n’ont pas la marge pour partager leur voiture. Deux : les personnes sans voiture qui souhaitent occasionnellement faire un tour au supermarché, chez les grands-parents en Flandre occidentale ou au parc à conteneurs.

Au fil des années, nombreux sont ceux qui sont passés du premier groupe au second, lorsque la voiture est prête à être éliminée. L’afflux de prestataires est également resté assez stable, explique Wante. «Mais dans des villes comme Gand et Anvers, cela ne compense pas le grand intérêt des gens pour l’emprunt d’une voiture. Nous visons dix à douze utilisateurs par voiture, ce qui constitue un bon équilibre. Dans ces deux villes, il y a une quinzaine d’usagers par voiture.

C’est pourquoi Dégage a besoin de membres existants dans ces villes qui, au lieu de dire au revoir à leur voiture, en accueillent une dans leur garage, de préférence électrique. En ce sens, Dégage semble victime de son propre succès. La rééducation est-elle un peu trop dure ?

«Nous nous sentons comme une réussite plutôt que comme une victime», déclare Wante. Dégage fêtera bientôt son 25e anniversaire, est devenu une marque connue depuis son siège à Gand et continue de croître chaque année. Entre-temps, de nombreuses autres plateformes de covoiturage privé ou d’acteurs commerciaux sont également actives. Fin 2022, notre pays comptait un nombre record de 121 394 covoitureurs actifs, selon les chiffres d’Autodelen.net. C’est un double par rapport à 2020.

Ce n’est pas la concurrence qui dérange Dégage, estime Wante. « Nous nous renforçons mutuellement, un quart de nos membres sont également membres d’une autre sous-organisation. Nos tarifs sont légèrement inférieurs, mais avec un acteur commercial vous pourrez réserver une voiture plus facilement à la dernière minute. »

Ce qui semble particulièrement important, c’est le prix des voitures électriques. Au début de cette année, la part de marché parmi les particuliers n’était que de 5 pour cent parmi les voitures neuves vendues. Avec un préfinancement, Dégage souhaite contribuer à surmonter la barrière financière et à maintenir l’approvisionnement partiel.

« Ce n’est que la prochaine étape de notre histoire », déclare Wante. « Nous maintenons le caractère social de Dégage en faisant comprendre aux membres que lors de l’achat d’une voiture, ils ne doivent pas seulement tenir compte de leurs propres besoins de mobilité, mais surtout de ceux du quartier. »



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