La place des vendeurs à découvert sur les marchés sera mise à l’épreuve par les accusations d’Andrew Left


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Andrew Left ne serait pas le premier financier d’âge moyen à arrêter de travailler si dur. Vendredi, le célèbre vendeur à découvert derrière Citron Research a été inculpé de 17 chefs d’accusation de fraude boursière par le ministère américain de la Justice, des délits qui, selon les procureurs, lui ont rapporté 16 millions de dollars de profits. Il fait également l’objet d’une plainte civile de la part de la Securities and Exchange Commission.

Le plus grand succès de Left remonte à dix ans, lorsqu’il a accusé la société pharmaceutique canadienne Valeant, soutenue par Bill Ackman rien de moins, d’irrégularités comptables. Ces allégations ont finalement été confirmées.

Mais, selon les autorités américaines, ces dernières années, ses campagnes ont été marquées par des situations dans lesquelles il a rapidement acheté ou vendu des actions après avoir dévoilé une position afin de réaliser des profits immédiats – alors qu’il avait publiquement indiqué qu’il prévoyait de rester sur ces transactions plus longtemps. Les mouvements immédiats sur ces actions sont bien sûr survenus parce qu’il avait acquis de la crédibilité grâce à son démantèlement de Valeant.

Les vendeurs à découvert ont mauvaise réputation dans de nombreux milieux. Leurs pires détracteurs les accusent de manipulation ; certains réclament même l’interdiction de cette pratique de parier contre les entreprises. Mais les ventes à découvert sont aussi une forme de responsabilisation du marché lorsque les régulateurs, les lanceurs d’alerte et les avocats des plaignants ne suffisent pas. La gauche s’appuiera sur ces défenses, tout en affirmant que le gouvernement n’a pas établi de normes définies pour définir la manière dont les vendeurs à découvert devraient exercer leur métier.

Les autorités fédérales estiment pour leur part que leur cas est simple. Left, par exemple, a publié des objectifs de prix pour ses positions, mais aurait quitté les positions beaucoup plus rapidement – ​​souvent quelques minutes après la publication des résultats – que ce qu’il avait laissé croire au public. Il est passé dans des programmes d’information et a fait des révélations sur ses positions qui étaient prétendument fausses à l’époque.

Il faut souvent des mois, voire des années, pour que les allégations d’un vendeur à découvert soient justifiées. Il arrive parfois qu’un vendeur à découvert ait raison dans ses critiques à l’égard d’une entreprise, mais que l’action elle-même ne réagisse jamais en conséquence. Les profits des vendeurs à découvert sont limités, car une action ne peut que tomber à zéro. Pourtant, leurs pertes potentielles sont théoriquement infinies : pour couvrir leurs positions, ils doivent racheter l’action au prix du marché.

La vie est dure. Et de nombreux vendeurs à découvert ont naturellement jeté l’éponge dans un marché haussier inexorable. Le pire scénario, cependant, pourrait être que certains fonds ne veuillent plus faire le travail difficile, mais souhaitent toujours apparaître à la télévision et tentent de faire des bénéfices.

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