La peur de l’avenir domine à la banque alimentaire : « Une question de survie »


Combien coûte une miche de pain ? Ou un paquet de beurre ? Allez à la banque alimentaire de la Kapitein Hatterasstraat à Tilburg un mercredi après-midi et ils pourront vous dire exactement. « Le mois dernier, j’ai reçu une bouteille de jus d’orange bon marché. C’était toujours soixante cents. Maintenant, il suffit de déposer un euro et demi », explique Louise Kohler. Elle rejoint la banque alimentaire depuis un an maintenant. Elle et ses compagnons d’infortune ressentent la douleur de la hausse des prix : « Il faut toujours espérer que vous passerez la journée. »

Vers onze heures et demie, un groupe de personnes est prêt pour la banque alimentaire qui ouvre bientôt. Louise vient ici depuis un an : « Avant ça, je me débrouillais facilement. Mais les factures sont devenues trop élevées, tout est devenu plus cher. Mais j’ai été rejeté, donc j’ai un avantage et ça reste le même.

Il devient de plus en plus difficile pour Louise de joindre les deux bouts : « Avec mon mari et mes deux chiens j’ai cinquante euros par semaine à dépenser. Aller au magasin, acheter une miche de pain : deux euros ça. Un paquet de beurre, qui coûtait auparavant soixante-dix centimes, est désormais également au-dessus de l’euro. Vous n’en pouvez plus.

« La classe moyenne peut encore choisir, nous n’avons plus rien. »

« Dans l’actualité, on entend beaucoup parler maintenant de la classe moyenne, que c’est tellement dur parce qu’elle ne peut plus tout acheter », raconte une femme qui préfère rester anonyme. « Mais les gens qui se rendent à la banque alimentaire n’ont pas le choix. La classe moyenne pourrait toujours payer les marques A, mais peut désormais choisir les marques B et C. Nous avons toujours dû acheter des marques C avant l’inflation et maintenant nous n’avons plus rien.

Pendant ce temps, Marieke Verhoeven s’installe derrière un bureau à l’entrée. Juste après midi, elle vérifie les données du client. La banque alimentaire de Tilburg compte six cents clients, dont 130 viennent faire leurs courses ce jour-là. Si tout est en ordre, ils rejoignent la file d’attente et sont autorisés à faire leurs courses gratuitement.

Malgré les hausses de prix et les coûts élevés de l’énergie, il n’y a pas encore vraiment d’assaut. « Nous pensons qu’une nouvelle vague arrive », dit Marieke, « mais le pas vers l’aide, vers la banque alimentaire, est important. Les gens essaient de joindre les deux bouts le plus longtemps possible ».

« Je ne mange plus que du pain. »

Cela ne fonctionne plus pour Ancilla Klootwijk. Elle est ici pour la première fois. « J’ai un revenu minimum et je n’en peux plus », explique-t-elle. « J’ai 150 euros par mois pour vivre. Je ne mange que du pain. Tout est tellement cher. Cela se brise. Elle n’a pas honte du fait qu’elle doit maintenant aller à la banque alimentaire : « Je suis contente que ça soit là, qu’on ait quelque chose à manger. Parce que sinon ce sera fini.

Ancilla a eu beaucoup d’adversité dans sa vie. « J’ai été veuve deux fois, j’ai perdu mes parents, j’ai divorcé », résume-t-elle. « J’ai fait des cauchemars parce que je n’en pouvais plus. Mais j’ai demandé de l’aide. L’avenir? « Je ne peux encore rien dire à ce sujet. Je suis assez fort. Mais je ne fais que survivre. Mais je suis toujours là.

Natasja Verhoeven est également confrontée à un avenir incertain : « Je vais être en restructuration de dettes pour quelques années encore. Et j’espère juste que j’en aurai fini avec ça après ça. Mais avec toutes ces hausses de prix, j’ai l’air sombre. Ce n’est vraiment plus abordable. On ne va pas à la banque alimentaire pour rien. »

Le rayon pain de la banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).
Le rayon pain de la banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).

Aliments pour bébés à la banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).
Aliments pour bébés à la banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).

La banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).
La banque alimentaire de Tilburg (photo : Omroep Brabant).



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