La nouvelle politique de naturalisation dévalorise le droit d’asile allemand


Par Gunnar Schupelius

À l’avenir, tous ceux qui vivent ici depuis cinq ans devraient pouvoir rester en Allemagne et obtenir également un passeport allemand. C’est ainsi que l’immigration incontrôlée est légalisée. C’est à peine compréhensible, dit Gunnar Schupelius.

L’idée est venue de la politique berlinoise et est maintenant reprise par le gouvernement fédéral : les étrangers doivent être naturalisés après cinq ans, même s’ils ont été rejetés en tant que demandeurs d’asile ou s’ils doivent quitter le pays pour une autre raison.

La soi-disant « tolérance en chaîne » doit prendre fin, a déclaré la ministre d’État à l’Intégration, Reem Alabali-Radovan (SPD). La « tolérance en chaîne » signifie l’extension constante des permis de séjour temporaires.

Reem Alabali-Radovan (SPD), ministre d’État à l’Intégration Photo : alliance photo / Geisler-Fotopress

Ces tolérances sont accordées lorsque les demandeurs d’asile déboutés ne peuvent pas quitter le pays, par exemple en raison de difficultés personnelles ou parce qu’ils ont perdu leur passeport et que le pays d’origine ne les acceptera donc plus.

La ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser (SPD) parle même d’un « droit de séjour aléatoire » qui devrait être accordé jusqu’à l’acquisition de la citoyenneté. Ce serait un permis de séjour permanent à l’essai. Il ne serait même pas nécessaire de fournir une preuve fiable de son gagne-pain ou de son identité. Le test est passé par ceux qui ne commettent pas de crime.

Jusqu’à présent, les conditions suivantes s’appliquent à l’acquisition de la nationalité allemande : le demandeur doit avoir vécu de manière permanente et légale en Allemagne pendant huit ans, avoir un permis de séjour permanent et prouver clairement son identité.

Nancy Faeser (SPD), ministre fédérale de l'Intérieur

Nancy Faeser (SPD), ministre fédérale de l’Intérieur Photo : Wolfgang Kumm/dpa

Mme Alabali-Radovan et Mme Faeser veulent supprimer ces conditions. Des propositions en ce sens doivent être soumises cet été au Bundestag sous forme de dispositions légales. Là, la majorité du SPD, des Verts et du FDP seront probablement d’accord.

Cela signifierait en clair : n’importe qui peut rester en Allemagne, à l’exception des grands criminels. Quiconque n’obtient pas l’asile peut toujours acquérir la nationalité allemande, après seulement cinq ans.

Le droit d’asile serait en effet superflu, c’est-à-dire effectivement aboli ou du moins fortement dévalué. Car le séjour en Allemagne serait alors garanti même sans asile.

L’asile politique a été inscrit dans la Loi fondamentale en 1949 et est un grand bien, un droit fondamental que peu de pays interprètent aussi généreusement que l’Allemagne.

Ceci est destiné à offrir un abri permanent aux personnes qui ont dû fuir de graves persécutions personnelles.

Maintenant, cependant, ce privilège de résidence permanente protégée doit être accordé à tous ceux qui sont parvenus d’une manière ou d’une autre en Allemagne, même s’ils n’ont pas été menacés et ont quitté leur patrie pour d’autres raisons.

Cette politique ne dévalorise pas seulement le droit d’asile. Il légalise une immigration incontrôlée et est donc difficilement compréhensible.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]



ttn-fr-27