Bart Eeckhout est commentateur en chef de Le matin.

Bart Eeckhout

Il semble que la distribution de journaux ne soit pas le seul contrat gouvernemental de bpost qui présente un problème. D’autres missions que la société postale contrôlée par le gouvernement effectue au nom du même gouvernement ont également des procédures défectueuses pour éliminer la concurrence et maintenir les prix élevés. Les victimes de telles pratiques sont vous et moi, les contribuables, qui payons trop d’argent par le biais du Trésor pour des services sans que la valeur ajoutée soit claire.

Dans d’autres nouvelles, c’était apparemment au tour du ministre flamand du Rand flamand Ben Weyts (N-VA) au sein du gouvernement flamand cette fois de jeter un sac de subventions au développement d’une application que personne n’a demandée et qui personne n’a besoin. Avec l’application, vous pourrez apprendre le néerlandais tout en vous promenant sur les routes flamandes. Cool chose sans aucun doute, mais pourquoi cela devrait-il être subventionné? Qui invente ça en fait ? Le gouvernement flamand peut avoir un registre dans lequel toutes les subventions sont bien rangées, mais apparemment cela n’incite pas les membres du gouvernement à être économes et à se concentrer lorsqu’il y a une opportunité de dépenser à nouveau l’argent des impôts, de préférence dans leur propre circonscription électorale.

Le contexte est différent, les montants sont différents et cela concerne différents gouvernements. Mais il y a bel et bien un fil conducteur entre ces deux faits divers. Dans les deux cas, l’argent des contribuables est utilisé de manière incontrôlée et inefficace. Dans un cas, cela est fait pour augmenter le chiffre d’affaires de bpost, dans l’autre pour financer un projet câlin personnel du ministre.

Cette extravagance, y a-t-il un autre mot pour ça ? – pointe le danger moral auquel apparemment tous les partis sont exposés une fois au pouvoir : dépenser l’argent des autres est toujours très facile. Les partis de droite ne valent pas mieux que ceux de gauche. La N-VA, qui critique vivement la charge fiscale belge, est le même parti que la N-VA qui fait dépenser par ses ministres flamands l’argent des impôts pour une application de randonnée ou un centre d’expérience chocolatée.

Une subvention à gauche ou à droite n’explique pas pourquoi la Belgique a tant de mal à réduire la pression fiscale et le rattachement de l’État. Mais si vous additionnez toutes les subventions et subventions inefficaces et irresponsables des nombreux gouvernements du pays, vous arrivez toujours à un montant considérable. Il est particulièrement amer qu’en même temps les ressources – fédérales et flamandes – soient insuffisantes pour mener à bien les tâches essentielles.

C’est pourquoi un débat sur le cœur de métier serait la réforme de l’État la plus utile et la plus importante pour ce pays. Ne pas ériger la Belgique en « État veilleur de nuit », qui n’offre qu’une protection minimale. Un État-providence généreux et social, comme le sait l’Europe occidentale, vaut l’argent de ses impôts. Mais la maison institutionnelle dans laquelle nous, Belges et Flamands, vivons est une villa chère et mal isolée avec des dortoirs aux portes qui claquent. L’argent s’infiltre par les fenêtres et les fissures, tandis que la mission principale – protéger les personnes – n’est que mal exécutée. Cette rénovation est beaucoup plus urgente qu’une discussion théorique sur le confédéralisme.



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