La N-VA prône une « refonte de la démocratie flamande »: des circonscriptions électorales locales avec un seul vainqueur à chaque fois


La N-VA se prépare pour un grand congrès en mai – le premier depuis 2014. Le parti veut présenter une centaine de propositions concrètes pour séduire l’électeur flamand.

Une grande partie des propositions de design sont idéologiquement en phase avec les attentes. Par exemple, la N-VA appelle à une plus grande attention à l’acquisition de connaissances à l’école, à une augmentation des dépenses militaires à 2 % du PIB, à un nouveau « centre d’expérience » physique sur l’histoire flamande et à un modèle de migration basé sur l’Australie et exemple danois. (Plus tôt, le parti a déjà annoncé qu’il voulait fermer le robinet d’argent aux États qui n’ont pas leurs budgets en ordre.)

Il est frappant que la direction du parti N-VA fasse avancer une réforme en profondeur du système électoral en Flandre. Les nationalistes flamands veulent désormais répartir la majorité des sièges parlementaires (70 sur 100) via des circonscriptions électorales plus petites dans lesquelles seul le candidat ayant obtenu le plus de voix est élu. Les 30 sièges restants seraient ensuite répartis proportionnellement sur la base du résultat dans une nouvelle circonscription électorale flamande. Un parti qui franchit le seuil électoral dans cette circonscription flamande conserve ainsi une perspective de (quelques) sièges – même s’il rate les palmes de la bataille électorale dans les circonscriptions locales en appliquant le principe de le gagnant prend tout.

Une conséquence du nouveau système électoral serait que chaque Flamand obtienne deux voix : une locale et une flamande.

Réaffectation

Au sein de la N-VA, il est fait référence à l’Ecosse et à la Nouvelle-Zélande, où un système électoral similaire existe déjà. « Les électeurs peuvent à nouveau se reconnaître dans leurs représentants », déclare le député fédéral Sander Loones, qui suit les dossiers institutionnels pour la N-VA. « Dans le même temps, chacun aura la possibilité de juger tous les ministres et hommes politiques flamands sur leurs actions, quel que soit leur lieu de résidence en Flandre. De cette façon, nous combinons proximité et large impact, il y aura peut-être bientôt moins de partis et donc plus de pouvoir administratif, et le mandat des députés est renforcé. Il y a aujourd’hui 124 parlementaires flamands.

Députés N-VA avec Sander Loones sur la droite.Photo BELGA

Par le passé, le président de la N-VA, Bart De Wever, a régulièrement plaidé pour une réforme en profondeur du système électoral sur le modèle britannique. Le parti qui obtient le plus de voix reçoit tous les élus d’une circonscription. La proposition actuelle cherche un juste milieu entre ce système majoritaire « dur » et le système bien connu à représentation proportionnelle. La N-VA y voit une opportunité de redistribuer le paysage politique. Un système de le gagnant prend tout conduira à plus de collaborations, dit-il. A terme, cela devrait initier une évolution vers moins de partis. La N-VA rêve depuis un certain temps d’un parti central conservateur.

Métier populaire

En ce qui concerne la formation du gouvernement, la N-VA veut changer la composition d’un gouvernement intérimaire. Comprendre : rétrécir. Seuls le premier ministre et les vice-premiers ministres resteraient en fonction dans un tel gouvernement. Cela devrait augmenter la pression sur la formation. Certainement sur des partis qui ont beaucoup de ministres dans le gouvernement sortant. (Pensez MR en 2019.) S’il n’y a toujours pas de majorité après trois mois, les pouvoirs fédéraux seraient temporairement exercés par les gouvernements des États. Loones : « Une proposition de CD&V du passé dont on aime s’inspirer ».

Autre fait marquant : la N-VA veut rendre possible une forme de « profession populaire ». Une idée pour laquelle elle obtient la moutarde du sociologue Mark Elchardus, entre autres. Un appel populaire signifie que le Parlement fédéral a la possibilité – par un vote à la majorité des deux tiers – d’annuler les décisions de la Cour constitutionnelle. Une annulation d’un amendement législatif par la Cour, par exemple, pourrait alors être ignorée. Cela ne concernerait pas les « droits fondamentaux classiques » tels que la liberté d’expression ou de réunion.



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