La N-VA accuse le gouvernement de chiffres budgétaires injustes : « Le déficit est bien supérieur à 18,5 milliards d’euros »


Le député N-VA Sander Loones accuse le gouvernement de ne pas être honnête sur le déficit budgétaire réel. C’est « beaucoup plus élevé » que les 18,5 milliards d’euros vers lesquels se dirige la Belgique en 2024 car les revenus sont surestimés et les dépenses sous-estimées. « Mais vous n’êtes pas honnête à ce sujet », a-t-il accusé le gouvernement lors du débat budgétaire au Parlement.

La Chambre débat actuellement du budget 2024, le dernier grand débat budgétaire avant les élections de juin. Les discussions peuvent se poursuivre toute la soirée (et peut-être même la nuit).

Loones a été autorisé à prendre les devants et a dressé un sombre tableau de l’avenir. «Le gouvernement fédéral a procédé ces dernières années à peu ou pas de réformes dans le domaine du marché du travail, des retraites et de la fiscalité. Sans changement de politique, le pays se dirige vers un déficit de 33 milliards d’euros », a-t-il déclaré.

« Il faut un cabinet de crise »

Le déficit pour 2024, estimé à environ 18,5 milliards d’euros, est largement sous-estimé, selon le député N-VA. « Les revenus provenant, entre autres, de l’impôt minimum sur les multinationales, de l’impôt sur les sociétés, du dividende de Belfius ou du gel des avoirs russes chez Euroclear sont surestimés, tout comme les revenus de la fraude et des droits d’accises », indique le communiqué.

De plus, selon Loones, « beaucoup de dépenses n’ont pas encore été prises en compte ». Il a appelé le gouvernement à mettre en œuvre des réformes au cours des mois restants de la législature. Il a réitéré que la N-VA souhaite constituer rapidement un cabinet de crise après les élections « pour remédier à la misère d’aujourd’hui ».

Le député N-VA pouvait compter sur la résistance des partis majoritaires. Wouter Beke (CD&V) a souligné que le gouvernement a effectivement mis en œuvre des réformes et a évoqué, entre autres, le plafonnement de l’égalisation des pensions des fonctionnaires et les conditions d’emploi pour accéder à la pension minimum. « En ce qui nous concerne, il faut faire davantage, mais des choses se sont certainement produites », a-t-il déclaré.

« Votre parti est une menace »

Le chef du groupe Vooruit, Joris Vandenbroucke, a attiré l’attention sur la Flandre, où la N-VA est le plus grand parti du gouvernement. «Qu’est-ce qui menace la prospérité flamande dont vous aimez parler ? La baisse de la qualité de l’éducation, les énormes listes d’attente dans les soins de santé et les graves pénuries de services de garde d’enfants. S’il y a quelque chose qui menace l’avenir de la Flandre, c’est votre parti qui n’assume pas ses responsabilités.»

Joris Vandenbroucke, chef de faction du Vooruit. © Photo Actualités

Vincent Van Quickenborne (Open Vld) s’en est pris aux chiffres de l’emploi de Loones. Ce dernier a affirmé que le taux d’activité n’avait augmenté que de 0,4 point de pourcentage depuis juste avant la pandémie du coronavirus, ce qui a permis la création de 92 000 emplois. « Normalement, il devrait y en avoir 40 000 par an », semble-t-il.

Vincent Van Quickenborne (Open Vld).
Vincent Van Quickenborne (Open Vld). © BELGA

Cependant, selon Van Quickenborne, les Loones ont été comparés à un trimestre au cours duquel le gouvernement Vivaldi n’avait pas encore commencé et il y a eu en réalité une augmentation de 1,8 points de pourcentage. « Sous le gouvernement Michel, dont faisait partie la N-VA, l’augmentation était de 2,8 points de pourcentage », a déclaré Van Quickenborne. « Ce n’était pas spectaculairement mieux dans des circonstances économiques bien meilleures. »



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