A Naples, Rome et Cagliari ne triomphent que grâce à des autocars venus du Nord. Antonio da Lecce veut changer l’histoire
Antonio Conte cultive une mission cachée : devenir le premier entraîneur du Sud à faire triompher une équipe du Sud Dans un monde globalisé, intolérant aux frontières nationales, un constat de ce type peut paraître anachronique, voire carrément glissant. Et ce serait plutôt une première fois non anodine qui briserait un préjugé ancien et peu généreux : selon lequel dans un lieu chaleureux, instinctif et enthousiaste comme celui de Naples, il fallait un guide froid, cérébral, rigoureux, précepté dans le Nord, pour compenser l’euphorie dispersive de la maison et gagner quelque chose d’important. Comme si la discipline et le travail acharné n’étaient que des marchandises importées, alors que de splendides héros olympiques comme Mennea et les Abbagnales ont démontré le contraire.