Le fabricant de machines à copeaux ASML s’attend pour la première fois depuis des années à ce que son chiffre d’affaires n’augmente pas de manière spectaculaire l’année prochaine. En fait, ASML s’attend à une stagnation de la croissance en 2024. La société l’a rapporté mercredi dans une explication à son chiffres trimestriels. L’entreprise considère l’année prochaine comme une année de transition au cours de laquelle elle devra se conformer aux restrictions à l’exportation contre la Chine que les Pays-Bas ont introduites sous la pression des États-Unis. Mais ne vous inquiétez pas, selon le PDG Peter Wennink, 2024 sera également une « année importante pour préparer la croissance significative que nous attendons pour 2025 ». Le chiffre d’affaires doit alors passer de 30 à 40 milliards d’euros.
ASML est généralement à la hauteur de ce genre d’attentes. Entre 2012 et 2022, le chiffre d’affaires est passé de 4,7 à 21,2 milliards d’euros. ASML se porte encore une fois bien cette année, la société semble atteindre une croissance de 30 pour cent. Mais le trimestre écoulé a déjà été bien pire que ce à quoi l’entreprise est habituée, avec une « légère » baisse du chiffre d’affaires de 200 millions d’euros par rapport au trimestre précédent. Le bénéfice net a légèrement diminué, passant de 1,94 à 1,89 milliard d’euros. La valeur totale des commandes chez ASML a diminué de 42 pour cent à 2,6 milliards d’euros.
Valeur boursière la plus élevée
ASML a de loin la valeur boursière la plus élevée de toutes les entreprises néerlandaises (225 milliards d’euros), a généralement une marge bénéficiaire d’environ 50 pour cent et réalise une croissance structurelle de plusieurs dizaines de pour cent par an. Il est donc assez particulier que l’entreprise s’attende soudainement à une stagnation. ASML fabrique des machines à puces capables de fabriquer des puces utilisées, entre autres, à des fins militaires. C’est pourquoi les États-Unis ne veulent pas qu’ASML approvisionne les clients chinois, le plus grand marché de vente d’ASML.
Mardi, les États-Unis ont encore resserré leurs règles d’exportation de puces avancées. Tout cela n’inquiète pas ASML, comme le montrent les prévisions de croissance pour les années à venir. Pour l’instant, ils sont les seuls à disposer de la technologie nécessaire pour construire des machines à puces avancées.
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