La livraison de journaux comme un thriller, avec un rôle pour les deux plus grands éditeurs de journaux aux Pays-Bas

Le jour du mois dernier, le livre Bpost tient le coup est apparu, le cours de l’action de la société postale belge Bpost a chuté de 4,5 pour cent. Cela a un impact, en tant que journaliste. Même si cette baisse des prix n’était probablement pas l’objectif des auteurs Wouter Verschelden et Emmanuel Vanbrussel, rédacteurs financiers du média en ligne flamand AM d’affaires. Ils voulaient surtout raconter l’histoire passionnante de, comme le dit le sous-titre, « comment Bpost a pillé 4 MILLIARDS d’euros de l’argent des contribuables ».

Stone of Offense est un contrat controversé pour la livraison de journaux et de magazines. Pour cela, Bpost reçoit environ 175 millions d’euros par an de l’État belge – et jusqu’à récemment une fois et demie plus – sur un chiffre d’affaires de 4,3 milliards. Idéal pour Bpost et les éditeurs, qui sont donc bon marché chez Bpost.

Mais en 2013, la Commission européenne a averti que le fait que cette construction soit invariablement attribuée à Bpost (détenue à 51 pour cent par l’État) était contraire au principe du libre marché. La Commission a imposé un appel d’offres public, permettant aux opérateurs postaux concurrents de rivaliser. Cependant, le gouvernement belge a aligné les exigences de l’appel d’offres sur celles de Bpost. Dans les années qui ont suivi, les responsables politiques, Bpost et d’autres parties prenantes ont continué à se coordonner afin de maintenir le statu quo, décrivent Verschelden et Vanbrussel.

Parmi ces parties prenantes figurent également DPG Media et Mediahuis, les deux groupes qui possèdent ensemble la plupart des grands journaux flamands et désormais également néerlandais (dont CNRC) ainsi qu’une variété de stations de télévision et de radio. Ces groupes réalisent désormais de bons bénéfices, mais vers 2013, les choses n’allaient pas bien pour les médias et les groupes ont choisi de fuir vers le front en procédant à des rachats, notamment aux Pays-Bas. A la fin de l’accord triangulaire favorable avec Bpost et l’État, ils « se battront comme des diables dans une cuve d’eau bénite », écrivent les auteurs.

Thriller politico-économique

Se produit avec d’autres médias en ligne belges AM d’affaires Bpost et les éditeurs sont aux prises depuis des années, avec des publications critiques sur le contrat de presse et le pouvoir de marché croissant des grands groupes. Selon Verschelden et Vanbrussel, cette critique trouve peu d’écho auprès des journalistes qui y travaillent, et cela les pique.

C’est peut-être pour ça qu’ils le font Bpost tient le coup aller très fort. La quatrième de couverture promet au lecteur une « histoire endiablée », un « thriller politico-économique » sur le « pillage » et la « tromperie ». Dans le même temps, les auteurs émettent un avertissement de lecture dans leur avant-propos. Parce que les témoignages des personnes impliquées se contredisent en partie, les auteurs ont fait des choix dans leur version de la vérité « en bonne conscience ».

C’est juste, mais cela incite à lire attentivement : quels passages sont le résultat exact de ces choix ? Il est également frappant que les auteurs citent des conversations et des rencontres auxquelles ils n’étaient pas eux-mêmes présents, notamment le moment où quelqu’un « a l’air nerveux », « se gratte les cheveux » ou « l’accent anversois de quelqu’un devient soudainement un peu plus aigu ». Souvent si détaillé qu’il ne peut être basé sur les souvenirs des sources avec lesquelles les auteurs ont eu des conversations de fond. Le fait qu’ils « citent » même les pensées intérieures des protagonistes souligne qu’il s’agit d’une intervention narrative qui contribue à transformer l’histoire en un « thriller ».

Cela inclut également le genre de langage que l’on attend plutôt d’un livre de poche sorti de la poubelle d’une fiction passionnante. « Des ombres sont projetées » et des « jeux de fantômes » sont joués, et on parle d’omertas, de vengeance et de prise d’otages. Fluide, même si cet effet est en partie annulé par les chemins secondaires moins excitants parfois empruntés. Les fautes de frappe sont également dommage.

Formation de cartels

Les faits d’actualité les plus importants remontent désormais à la surface. Par exemple, Bpost a reçu des informations sensibles selon lesquelles un concurrent allait se retirer du premier tour d’appels d’offres. sur la masse salariale chez Bpost, et l’entreprise semble avoir racheté un concurrent lors d’un appel d’offres ultérieur. Beaucoup de choses étaient déjà connues – et ont eu des conséquences : le patron de Bpost est parti, l’organisme belge de surveillance des cartels enquête, une enquête parlementaire a été demandée.

Le point soulevé par les auteurs sur la façon dont les partisans des subventions présentent toujours cette contribution comme un soutien au journalisme laisse également une impression durable. Car pourquoi faut-il l’envoyer par la poste, et n’y a-t-il aucune subvention pour les supports numériques ou les kiosques vendant des exemplaires uniques ? A cause des intérêts, ils se répondent eux-mêmes. De Bpost, des éditeurs, des syndicats. Il n’est pas question d’enrichissement personnel individuel, mais de déplacement des frontières morales, simplement pour préserver le statu quo.

Reste la question qui est également d’actualité dans le monde médiatique néerlandais : les millions de l’État belge ont-ils fourni de l’huile lubrifiante pour l’expansion de DPG et Mediahuis aux Pays-Bas ? Selon les auteurs, oui. Les groupes nient que les subventions aient fait une telle différence dans leurs bilans. Néanmoins, comme le précise également un audit interne de Bpost, ils ont été impliqué dans la coordination des travaux relatifs au contrat du journal, peut-être au point de devenir illégal. C’est pourquoi DPG a même perquisitionné l’organisme belge de surveillance de la concurrence en novembre. Vous préféreriez ne pas lire cela à propos d’entreprises qui surveillent tant de médias d’information indépendants.

Alors lève-toi Bpost tient le coup des idées pertinentes, surtout vers la fin. Sur le chemin, le lecteur doit suivre un chemin sinueux dans lequel la frontière entre faits et interprétation n’est pas toujours claire. Et il faut croire que les auteurs n’ont pas pris trop de libertés. C’est l’autre côté de la façon dont ils donnent vie à un sujet apparemment ennuyeux.



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