La Lituanie légalise le retour des migrants à la frontière biélorusse

Le parlement lituanien a donné son feu vert à un programme qui permettrait aux migrants qui traversent illégalement la frontière d’être renvoyés. Cela légalise une pratique qui a lieu depuis l’été 2021 à la frontière avec la Biélorussie. Au total, 86 députés ont voté pour, 8 contre et 10 se sont abstenus lors du vote sur la « loi sur la frontière d’Etat et sa protection ».

Ceux qui traversent illégalement la frontière pourraient être arrêtés et refoulés si l’état d’urgence est en vigueur en raison de l’afflux massif de migrants. Le règlement entrera en vigueur le 3 mai, même si le président Gitanas Nauseda doit encore donner son approbation.

Critique

Les organisations de défense des droits de l’homme sont critiques parce qu’il s’agit d’une mesure qu’elles estiment contraire au droit international. Amnesty International accuse la Lituanie de légiférer sur les soi-disant refoulements à la frontière et d’autoriser une procédure que le Conseil de l’Europe considère comme de la torture.
La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a appelé la Lituanie à respecter ses obligations internationales envers les demandeurs d’asile. Le Centre lituanien des droits de l’homme demande à Nauseda d’utiliser son veto.

Selon le ministère lituanien de l’Intérieur, une distinction claire est faite entre la migration ordinaire et la migration instrumentalisée par la Biélorussie.

Le pays a une frontière longue de 680 km avec la Biélorussie. À la fin de l’été et à l’automne 2021, la situation s’est aggravée alors que des milliers de personnes tentaient d’entrer illégalement dans l’UE, notamment via la Lituanie et la Pologne. L’Europe a accusé le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko d’avoir amené les migrants à la frontière extérieure de l’UE de manière organisée.



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