« La ligne rouge a été franchie »: les partis francophones demandent des éclaircissements à Bouchez « au plus tard lundi » après débat avec Van Groet


Bouchez et Van Groeten ont croisé le fer à propos des élections présidentielles françaises dans ‘Terzake’ on Canvas. C’est la consternation en Belgique francophone : il y en a encore une dans le sud du pays cordon médiatique autour de l’extrême droite.

Le président du PS, Paul Magnette, est « profondément choqué », a-t-il déclaré cet après-midi à RTL-TVi. « C’est une erreur politique et un grave précédent. Il y a vingt ans, nos prédécesseurs des partis démocrates francophones ont signé un accord dans lequel ils disaient qu’ils ne négocieraient ni ne débattraient avec l’extrême droite. M. Bouchez a rompu cet accord.

Le président du PS a rencontré les autres partis francophones cet après-midi pour reconfirmer le cordon sanitaire. PS, Ecolo et Les Engagés ont ensuite demandé au MR dans un communiqué commun de clarifier sa position sur le cordon d’ici lundi après-midi. « Une ligne rouge a été franchie », semble-t-il. « Cela ne peut pas rester sans conséquence. »

Si la Belgique francophone, contrairement à la Flandre ou à la France, a pu freiner la progression de l’extrême droite, c’est parce que l’extrême droite n’a jamais été banalisée, selon Magnette.

‘Faillite de Flandre’

Bouchez a appelé le Vlaams Belang dans le débat, entre autres, « la faillite de la Flandre ». « Lors du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, on a vu la différence entre un projet libéral avec des solutions viables et un projet d’extrême droite coincé dans des slogans. Van Grieken aime à dire que les francophones sont tous des coquins de gauche, mais son programme ne diffère pas de celui du PVDA communiste sur le plan socio-économique.

« Avant-hier, Le Pen a montré que son parti, le Rassemblement National, est le failli de la France. Eh bien, le Vlaams Belang est le failli de la Flandre. Van Greek promet tout, le seul problème est qu’il ne dit jamais où il obtiendra l’argent.

« Le pire du MR et du PS ensemble »

« Je comprends très bien pourquoi vous êtes pour Macron, a répondu Van Grieken. Si vous aviez un bébé avec Paul Magnette, vous auriez Macron. Le pire du MR combiné au pire du PS. »

« Le MR, qui veut plus d’Union européenne et veut que les gens travaillent plus longtemps, combiné avec le PS qui veut plus d’impôts, plus de dette publique, plus d’islamisation et plus d’aliénation. Vous êtes mondialiste, je suis nationaliste. Une nation doit maîtriser certains aspects. Pendant 23 ans, les libéraux se sont moqués de nous. Et quoi maintenant? Nous n’avons plus rien entre les mains. Tout a été vendu. »

« Cordon d’assainissement cassé »

Le secrétaire d’Etat Thomas Dermine (PS) dénonçait déjà ce matin le choix de Bouchez de se livrer à la bataille verbale dans un plateau de télévision. « Il y a des études sérieuses qui montrent que les résultats électoraux de l’extrême droite restent faibles si elle est exclue des débats », a-t-il déclaré à la RTBF. « Bouchez le sait et pourtant il choisit de rompre le cordon sanitaire. »

Thomas Dermine.Image BELGA

Rajae Maouane, coprésident d’Ecolo, répond sur Twitter. « Avec l’extrême droite, on ne se dispute pas, on la combat », écrit-elle.

« Démentir leurs arguments »

Bouchez n’est pas d’accord. On combat l’extrême droite juste en débattant avec elle et en réfutant ses arguments, pense-t-il. « Le cordon sanitaire signifie seulement que vous ne concluez pas d’accords avec l’extrême droite et l’extrême gauche. De plus, en Flandre, il y a longtemps qu’il y a un débat avec le Vlaams Belang », déclare-t-il sur les réseaux sociaux.

Bouchez ajoute enfin que des milliers de Belges ont suivi le débat en France entre Macron et Le Pen. Il y a aussi un débat de résolution de problèmes avec le PVDA dans les médias francophones, dit-il.



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