Par Anne Losensky

Un père s’inquiète pour sa fille adolescente qui est en retard à l’entraînement de football. Elle s’est promenée seule dans le parc la nuit… Le père veut lui donner une leçon : « Maintenant on retourne au parc pour que tu vois à quel point c’est dangereux ! » La leçon se termine dans le sang…

Jungfernheide (Charlottenburg), le 11 août 2021, juste avant minuit. Un homme ensanglanté est assis sur un banc de parc à Heckerdamm. La police arrive. Un officier réconforte l’homme : « L’aide est en route. » Mais la policière étreint l’agresseur sans le savoir ! Sa victime gît inconsciente dans le parc !

Un an plus tard. L’homme du banc public est assis devant le tribunal de grande instance : Mounir M. (41 ans). Marocains, longtemps à Berlin. Toujours beaucoup travaillé, dernièrement dans une confiserie. Aucune condamnation antérieure. « Je ne peux pas expliquer ce qui s’est passé », dit-il. « J’ai perdu mon travail, j’ai bu beaucoup de bière dans le parc. La nuit j’ai entendu une voix féminine dans le parc, apparemment il y a eu une bagarre avec un homme, je voulais juste aider… »

Ce qu’il ne sait pas : Père (40 ans) et fille (12 ans) se disputent là-bas. « Elle était bien trop en retard après l’entraînement de football », se souvient le constructeur de cloisons sèches Tomas K. « J’étais inquiet, je suis allé la rencontrer. Je l’ai vue sortir lentement du parc – au milieu de la nuit ! Elle sait qu’il ne faut pas aller par là !

Et plus loin : « Je lui ai dit : on rentre donc tu comprends pourquoi il ne faut pas faire ça ! Nous avons soutenu. Je l’ai perdue de vue dans le parc. Quand elle est revenue, un homme l’a suivie.

Il a jeté une bouteille de bière pleine, une deuxième bouteille éclatée aux pieds du père. « Ma fille criait », dit-il. « L’homme m’a forcée à m’agenouiller et a dit que ce n’était pas ma fille. Je lui ai crié : fuyez ! Il m’a poignardé avec un couteau… »

Et le père de souligner : « Je n’ai aucune idée de comment je suis sorti de là vivant. Deux jours plus tard, je me suis réveillé à l’hôpital.

Mounir M. évoque un « black-out ». pas de mémoire Il ne revint à lui que sur le banc du parc avec la policière : « J’étais couvert de sang, mais le sang n’était pas le mien. »

Le père a été grièvement blessé. Opérations, cicatrices au visage, un œil presque aveugle, l’autre abîmé. Verdict : 19 août.



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