La KU Leuven interdit la lecture d’un ex-néonazi autrichien controversé : « Cas exceptionnel »

L’Université de Louvain ne permet plus à Martin Sellner, ex-néonazi et figure de proue controversée du mouvement identitaire, de s’exprimer dans l’un de ses bâtiments. La conférence de Sellner a été réservée par l’association étudiante NSV, qui tiendra un cantus « Freikorps » une semaine plus tard.

Bruno Struys

Mercredi 19 avril, Martin Sellner devait parler au NSV de « la bataille de l’identité et de son avenir ». Sellner, 34 ans, faisait partie de la scène néonazie autrichienne en tant que jeune homme. Quand il avait 17 ans, il a collé des affiches avec une croix gammée sur une synagogue. Plus tard, il est devenu le chef de Identitären Bewegung Österreich (IBO).

Il est devenu célèbre dans le monde entier, et tristement célèbre, après l’attaque de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Après le raid meurtrier sur deux mosquées, il s’est avéré que l’auteur avait transféré un don à Sellner et son adresse en Autriche a été fouillée. Sellner et le terroriste semblaient également avoir parlé par e-mail.

La conférence à la NSV devait avoir lieu à l’Institut pédagogique Léon XIII, mais après De Demain faites savoir à la KU Leuven qu’elle ne le permet plus. La décision a été prise après consultation du conseil municipal de Louvain, confirme le bourgmestre Ridouani (Vooruit).

« Dans des cas exceptionnels, la KU Leuven peut et décidera à l’avance de ne pas autoriser un événement », indique un communiqué de l’université. « La KU Leuven décide maintenant d’interdire cette conférence dans ses locaux pour des raisons de sécurité. Martin Sellner avait déjà s’est vu refuser l’entrée au Royaume-Uni pour ces motifs.

Sellner a été arrêté dans un aéroport britannique en 2018 et expulsé du pays, avec son épouse actuelle Brittany Pettibone. La KU Leuven souligne en outre dans sa déclaration qu’elle considère que « la liberté d’expression est d’une importance primordiale ». L’association étudiante nationaliste NSV dit qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la conférence ait lieu et cherche maintenant un nouveau lieu.

« Nous n’avons pas l’intention d’être réduits au silence », déclare le président national du NSV, Gaëtan Claeys. Selon lui, Sellner est victime de demi-vérités et d’insinuations bon marché.

« Ce ‘contact avec l’auteur de Christchurch’ en est un exemple », déclare Claeys. « Que vous soyez d’accord avec lui ou non, toute personne qui valorise les droits fondamentaux tels que la liberté d’expression ou la liberté de réunion devrait défendre son droit de s’exprimer publiquement. »



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