La KU Leuven interdit la lecture d’un ex-néonazi autrichien controversé

Le mercredi 19 avril, Sellner parlerait au NSV de « la lutte identitaire et de son avenir ». Sellner faisait partie de la scène néo-nazie autrichienne en tant que jeune homme. Quand il avait 17 ans, il a collé des affiches avec une croix gammée sur une synagogue. Plus tard, il est devenu le chef de Identitären Bewegung Österreich (IBO).

Il est devenu célèbre dans le monde entier, et tristement célèbre, après l’attaque de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Après le raid meurtrier sur deux mosquées, il s’est avéré que l’auteur avait transféré un don à Sellner et son adresse en Autriche a été fouillée. Sellner et le terroriste semblaient également avoir parlé par e-mail.

La conférence à la NSV devait avoir lieu à l’Institut pédagogique Léon XIII, mais après De Demain La KU Leuven a maintenant annoncé qu’elle ne le permettrait plus, après consultation du conseil municipal de Louvain. Le maire Ridouani (Vooruit) dit qu’il y a eu une consultation, mais la décision appartient à la KU Leuven.

« Dans des cas exceptionnels, la KU Leuven peut et décidera à l’avance de ne pas autoriser un événement », indique un communiqué de l’université. « La KU Leuven décide maintenant d’interdire cette conférence dans ses locaux pour des raisons de sécurité. Martin Sellner avait déjà s’est vu refuser l’entrée au Royaume-Uni pour ces motifs.

Sellner a en effet été arrêté en 2018 dans un aéroport britannique, détenu pendant deux jours et expulsé du pays, avec son épouse actuelle Brittany Pettibone. La KU Leuven souligne en outre dans sa déclaration qu’elle considère que « la liberté d’expression est d’une importance primordiale ». L’association étudiante nationaliste NSV n’a pas encore répondu aux questions de De Morgen.

Sellner vient tout juste d’annoncer qu’il comparaîtra devant le tribunal de Vienne le 4 mai, deux semaines après la conférence. Il doit répondre à un message sur Telegram.

Après que les services de sécurité allemands ont contrecarré un coup d’État potentiel du prétendu Reichsbürger en décembre, Sellner a remis en question le danger de cette décision. Mais surtout, il écrit sur Telegram : « La vérité est que chaque centre d’asile représente plus de danger pour nos enfants que pour les ‘Reichsbürgers' ». Selon le ministère public autrichien, cela inciterait à la haine.

L’Autriche poursuit Sellner depuis plusieurs années. Le symbole Lambda de la mouvance identitaire y est interdit depuis 2021, comme celui de certains groupes terroristes comme l’EI. L’automne dernier, Sellner a perdu une autre affaire contre le politicien ÖVP Thomas Stelzer. Sellner avait affirmé que le gouverneur avait « laissé entrer » un Syrien qui avait violé une adolescente de 15 ans et était donc un « co-violeur ». Il organisera aussi un « repeuplement » de cette manière.



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