La Juventus défie Milan : après l’ère Sarri, les Bianconeri n’ont jamais été les premiers. Mais maintenant tu peux

A la poursuite depuis 117 jours en Serie A : désormais dépasser l’Inter et Milan n’est pas une utopie. Solidité, mentalité, peu de risques. Et après tout, sans le -10 il aurait déjà été à égalité avec ses deux rivaux

Fabio Licari

Personne n’échappe au jeu raffiné du « télécharger le championnat »: pour Marotta, la Juve est la favorite, Pioli idem car « ne pas avoir les coupes est un grand avantage », Allegri le minimise en se fixant comme objectif la quatrième place en Ligue des champions. Et pendant ce temps, Naples est sous le pont. Qui bluffe ? Sachant que toute discussion risque très fort d’être refusée après neuf journées, le classement dit aujourd’hui : Inter 22, Milan 21, Juve 20, tous passionnément ensemble. On peut au moins émettre une hypothèse : la Juve est en lice pour le Scudetto comme elle ne l’a jamais été depuis que Sarri a remporté le dernier titre. L’Inter et Milan sont prévenus.

UN LONG MOMENT

La dernière première place des Bianconeri remonte au 1er août 2020, le tournoi pandémique qui a débordé jusqu’en plein été. Depuis, en trois championnats, deux entraîneurs et cent dix-sept tours se sont écoulés, tous en poursuite : la Juve n’est plus à la première place. Ni Pirlo ni Allegri, quintuple champion d’affilée lors de son premier cycle, n’ont connu le frisson du commandement, tandis que l’Inter, Milan et Naples ont pris le relais. Il occupe désormais la troisième place, mais le scénario et les signaux sont différents. La Juve est là.

IDÉE FOLLE

Et il n’est pas si impossible de revenir à la primauté. Tous les regards sont tournés vers Juve-Vérone samedi : il n’y a pas de résultat écrit dans cette Serie A, mais il y avait beaucoup d’adversaires plus problématiques. Citer 23 points n’est pas une utopie. Le lendemain, Inter-Roma et Naples-Milan sont certainement plus alarmants pour Inzaghi et Pioli. Prendre le commandement n’aurait aucune signification pratique, au contraire, cela mettrait une pression supplémentaire sur les Bianconeri, qui jusqu’à présent étaient des outsiders de luxe en raison des pénalités, de la réduction des effectifs, des affaires Pogba et Fagioli. Mais voulez-vous avoir un effet sur des rivaux habitués à mépriser les Bianconeri ?

DISTANCE RÉDUITE

Et de toute façon le classement peut être trompeur. En 21 et 22, l’Inter et Milan se sont relayés aux deux premières places, tandis que la Juve n’a pas dépassé la quatrième place. Mais l’année dernière raconte une autre histoire : sans le -10, la Juve aurait eu les mêmes points que l’Inter (72) et deux de plus que Milan (70). Allegri se serait qualifié pour la Ligue des champions. Bref, l’écart n’était pas si sensationnel sur la ligne de départ. L’Inter s’est permis une équipe beaucoup plus riche et plus complète dans tous les rôles, tandis que Milan se concentrait sur une révolution inévitable après les derniers troubles. Personne n’est imbattable : l’Inter est tombé face à Sassuolo, Milan a perdu les deux affrontements directs avec les Nerazzurri et les Bianconeri, tandis que la Juve semble avoir bien absorbé le mauvais coup contre Sassuolo, gagnant en confiance.

ET SI LA JUVE

Beaucoup se demandent : si la Juve jouait bien, où seraient-ils ? Question rhétorique. C’est l’équipe Allegri bis dans tous les sens du terme. Le premier a été élastique (voir comment il a évité le choc post-Conte) et courageux (Pjanic a joué, Mandzukic dehors). Ceci, estimant peut-être la qualité inférieure de son peuple, qu’il préfère gérer sans prendre de risques. Face à un Milan à dix, et en manque évident d’idées, plusieurs collègues auraient aligné un attaquant supplémentaire. Il a préféré garder le contrôle, éloigner Milan et frapper, presque certain que, tôt ou tard, il l’aurait fait. C’est dommage que l’Udinese et la Lazio, attaquées, pressées, précipitées, aient désormais été licenciées, mais c’est comme si Sassuolo avait forcé un revers de sécurité. En revanche, Milan semble plus fragile et certes discontinu, tandis que l’Inter est solide, sait se montrer impitoyable, mais n’est pas déjà en fuite comme on aurait pu le penser. Moche, sale et mauvaise mais avec un seul match par semaine, blessée mais imperméable en défense et jeune, la Juve est là. La Fiorentina, l’Inter et Naples ont pour tâche de mieux clarifier son avenir lors des 6 prochains tours.





ttn-fr-4