La Juve est de retour, marquant et plaisant. Mou, quel gâchis à Crémone

Des buts, des émotions et Pogba contre un gentil Toro. Allegri compte pour la Ligue des champions et défie dimanche la Roma après la débâcle injustifiée contre l’équipe de Ballardini

C’était un derby beau, intense, ouvert, passionnant, peut-être avec une certaine insouciance si vu à travers les yeux des deux entraîneurs, mais joué par deux équipes avec le même objectif : le gagner. La Juventus a une nouvelle fois réussi, mais le Bull n’a pas grand-chose à se reprocher. Les grenades ont pris deux fois la tête, elles ont créé, pressé, attaqué, frappé la barre transversale et si elles avaient réussi à entrer dans la brèche avec la tête, peut-être auraient-elles ramené un résultat positif. Le cœur, la personnalité, le caractère, l’attitude, la fierté, le jeu et de nombreuses individualités sont là, même si hier ne suffisait pas. Mais le Taureau grandit et la déception du résultat doit céder la place à l’optimisme pour les choses positives montrées. Vous ne faites pas toujours face à des adversaires aussi forts, avec cet esprit et une plus grande attention aux détails, les victoires et les points viendront.

La Juve a savouré une victoire sans tache, au terme d’un match qui a cette fois fait le bonheur de ses supporters les plus exigeants : ceux qui veulent les voir jouer toujours en attaque et avec moins de calculs. Le résultat, c’est deux buts encaissés, mais surtout quatre buts. Après les trois à Nantes, ce sont enfin les numéros de la Juve. Au complet, avec la reprise de Chiesa et Pogba, qui ont fait leurs débuts hier, l’effectif noir et blanc s’autorise une variété de choix de qualité qui permettent de rêver d’un retour fracassant en Ligue des champions qui est désormais à 10 points. Mais il ne faut pas oublier que sans le penalty la Juve serait deuxième avec 50 points. Toujours à la distance sidérale de -15 de Naples, ce qui ne permettrait pas de parler d’une saison passionnante, mais toujours à +3 sur les Milanais. Avec la Coupe d’Italie et la Ligue Europa toujours disponibles, la saison en noir et blanc, qui s’était mal passée après avoir été exclu de la Ligue des champions puis très mal en raison d’affaires hors terrain, peut encore offrir des joies importantes. Allegri qui aime compter prétend qu’avec 73 points on peut accéder à la Ligue des champions : il en manquerait 38 sur 42 disponibles. Beaucoup, mais qui sait…

Rome en vue

Le prochain adversaire est un concurrent direct : Mou’s Roma qui a raté une belle occasion hier. Le flop à Crémone est sensationnel. Ballardini est confirmé comme l’anti Mou et après l’avoir éliminé de la Coupe d’Italie en le battant à l’Olimpico en huitièmes de finale, il s’est répété dans le championnat en obtenant la première victoire du Cremonese au championnat et en l’expulsant (pour l’instant ) de la zone Champions. La Roma est apparue méconnaissable par rapport à celle qui a battu Salzbourg en Ligue Europa. Performance pleine de confusion et d’erreurs techniques et tactiques. Mou était furieux contre le quatrième homme, accusé d’une peine abusive et d’être né à Turin. Les protestations lui ont coûté une expulsion au début de la seconde mi-temps, ce qui l’empêchera d’entrer avec la Juve. Mais cette fois, évoquer le bruit des ennemis ne suffit pas à justifier une défaite inacceptable pour ceux qui courent après la Ligue des champions. La Roma a eu l’opportunité d’égaler l’Inter et Milan à la deuxième place et à la place, elle a été dépassée par la Lazio et se retrouve désormais cinquième. Il reste encore un long chemin à parcourir, mais perdre deux courses aussi importantes avec l’équipe en bas du classement (depuis hier soir hier soir) n’a aucune justification. Surtout en comparant les roses disponibles. Mou, qui se plaint souvent des siens, a inséré Abraham, Matic, El Shaarawy, Karsdorp, Solbakken en seconde période. Ballardini a pioché de son côté Meitè, Chiriches, Ghiglione, Galdames et Ciofani, 37 ans, auteur du penalty 2-1. Le technicien, qui a encore un an de contrat, demande depuis un certain temps une rencontre avec les Friedkins pour comprendre les programmes de l’entreprise (qui sont déjà assez bien connus). Cependant, le doute se fait que les propriétaires attendent légitimement de comprendre ce que Josè fera avec Roma d’ici la fin. Car sans préjudice du grand résultat de ramener les supporters au stade (record à guichets fermés), en ce qui concerne les objectifs sportifs, la frontière entre la gloire (place en Ligue des champions ou victoire de l’EL) et l’échec (tout rater ) peut être mince.



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