La justice française suspend l’enquête sur l’affaire d’abus contre le cardinal en raison du délai de prescription

Le ministère public français a abandonné l’enquête sur les abus sexuels du principal cardinal Jean-Pierre Ricard (78). L’ancien archevêque de Bordeaux a avoué publiquement en novembre s’être « comporté de manière désapprobatrice » envers une jeune fille il y a 35 ans. La justice a annoncé samedi qu’aucune suite ne serait donnée car l’affaire est prescrite.

Ricard, qui était en garde à vue depuis le 2 février, a déclaré aux détectives qu’il avait « embrassé » la jeune fille alors qu’elle avait environ 13 ans. Il a également dit qu’il l’avait serrée dans ses bras et « caressé ses vêtements ». Selon lui, il n’y a eu absolument aucun « rapport sexuel ». La victime a affirmé qu’il y avait eu des agressions sexuelles par le haut ecclésiastique pendant trois ans.

L’ancien archevêque de Bordeaux est cité avec dix (anciens) évêques dans une affaire d’abus sexuels. L’acte d’accusation date de la fin des années 1980. La Conférence épiscopale française (CEF) l’a annoncé en novembre. Dans une lettre à la hiérarchie catholique, Ricard a reconnu qu’il y a 35 ans, en tant que prêtre à Marseille, il avait eu un comportement « répréhensible » envers une jeune fille. « Ma conduite a nécessairement produit des conséquences graves et durables pour cette personne », a écrit le cardinal.

Délai de prescription

Les infractions sexuelles les plus graves, dont le viol, sont prescrites en France à 30 ans. Toutefois, le délai pour engager des poursuites pénales peut être prolongé si la victime était mineure au moment où les infractions ont été commises. Cela n’arrivera pas dans ce cas. Le Vatican a ouvert sa propre enquête sur Ricard en raison des abus reconnus et peut encore lui imposer des sanctions.

Ricard a été archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019. Il a été nommé cardinal par le pape Benoît XVI en 2006. De 2001 à 2007, il a présidé la Conférence épiscopale française.

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