La Hongrie et la Pologne furieuses contre l’accord migratoire : « Légalement, nous avons été violées »

La Pologne et la Hongrie ont exprimé leur colère vendredi lors d’un sommet européen informel à Grenade concernant le compromis migratoire conclu par les États membres de l’Union européenne en début de semaine. « Légalement parlant, nous avons été violées », a fulminé le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

«La Pologne et la Hongrie n’étaient pas satisfaites de la proposition, mais elles ont avancé sans nous. Il n’y a désormais aucune chance de parvenir à un compromis ou à un accord sur la migration. Politiquement, c’est impossible. Pas seulement aujourd’hui, mais d’une manière générale, pour les années à venir », a déclaré Orban. Auparavant, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait également exprimé son mécontentement face à « un diktat de Bruxelles et de Berlin ».

Les États membres sont parvenus mercredi à un accord à Bruxelles sur les nouvelles règles qui devraient s’appliquer lorsqu’un État membre est confronté à un afflux massif de migrants à la frontière. Ce règlement de crise autorise des exceptions aux procédures d’asile classiques, notamment des périodes de détention plus longues, mais le texte oblige également les autres États membres à faire preuve de solidarité et d’aide.

« Grand succès »

« Un grand succès », c’est ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué l’accord à Grenade. Elle a évoqué une pièce importante du puzzle de la nouvelle politique commune d’asile et de migration. Selon elle, il est désormais « très probable » que les négociations finales entre les États membres et le Parlement européen puissent être achevées avant les élections de l’année prochaine.

Les négociations entre les États membres ont été particulièrement difficiles, avec la résistance allemande puis italienne. Le compromis a finalement été accepté à la majorité qualifiée (55 pour cent des États membres représentant au moins 65 pour cent de la population de l’UE). L’Autriche, la République tchèque et la Slovaquie se sont abstenues, seules la Pologne et la Hongrie ont voté contre.

La Pologne et la Hongrie réclament un droit de veto, mais dans ces dossiers, selon les traités européens, le vote à la majorité qualifiée peut être utilisé. Suite à la résistance de Varsovie et de Budapest à un plan de dispersion lors de la crise des réfugiés de 2015, des tentatives ont été faites pendant des années pour parvenir à un consensus entre tous les États membres dans ce débat explosif, mais ces tentatives ont finalement été abandonnées.

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