La hausse du pouvoir d’achat l’emporte sur la gauche le 1er mai : “Même en ces temps de crise, il y a des gens et des entreprises qui font beaucoup de profit”


Le président du PVDA, Raoul Hedebouw, s’est exprimé dans la capitale Bruxelles. « Nous voulons bloquer les prix pour protéger tous les travailleurs. Ce n’est pas à eux de payer la crise. Faire payer les profiteurs de guerre”, a-t-il dit dans son discours. Concrètement, Hedebouw a alors évoqué « les multinationales du secteur de l’énergie, de l’agro-alimentaire, des banques et des assurances ». PVDA-PTB veut que le gouvernement fédéral écréme désormais leurs profits excédentaires.

« La réalité est qu’il y a des géants économiques qui profitent de la guerre pour gagner des tonnes d’argent sur notre dos. Chaque fois que vous allez à la station-service, ils vérifient la caisse enregistreuse. Nous remplissons notre réservoir, ils remplissent leurs poches. (…) Total a réalisé un bénéfice record de 14 milliards d’euros l’an dernier. Vendredi, ils ont annoncé 5 milliards d’euros supplémentaires de bénéfices, rien qu’au cours des trois premiers mois de cette année », déclare Hedebouw. « Leurs bénéfices explosent comme jamais auparavant. Et pendant ce temps, ils nous ont juste laissés nous noyer.

Raoul Hedebouw.Image BELGA

Imposer les bénéfices excédentaires

Vers 11 heures, Rousseau avait réitéré son propre plaidoyer en faveur d’un impôt sur les bénéfices des sociétés dans sa ville natale de Sint-Niklaas. Le socialiste a déjà lancé cette proposition jeudi, mais a rappelé son importance pour son parti. « Parce que ce que les gens paient en plus pour le gaz, l’électricité et d’autres choses ne disparaît pas simplement dans un trou noir. Cet argent se retrouve sur le compte bancaire de quelqu’un. Oui les amis, même en ces temps de crise il y a des gens et des entreprises qui font beaucoup de profit.

Pour Rousseau, il est juste que les entreprises qui réalisent des bénéfices extraordinaires “grâce” à la crise énergétique et à la guerre en Ukraine, fassent un effort supplémentaire pour soutenir financièrement le pouvoir d’achat des familles. Ils seraient en outre imposés par le biais de l’impôt sur le revenu des sociétés, à un taux de 35 % sur tout ce qui dépasse un rendement de 8 % sur le capital investi. La proposition a été immédiatement reçue de manière critique jeudi. Unizo craignait qu’un quart de toutes les PME ne soient touchées.

impôt sur la fortune

Le président du PS, Paul Magnette, chef du plus grand parti du gouvernement De Croo, a parlé à Charleroi de la nécessité d’un impôt sur la fortune pour les 1% des plus riches. « Parfois, nous oublions notre propre histoire. Que notre État-providence n’est pas tombé du ciel. Rien n’est acquis. Nous devrons toujours nous battre. Magnette a souligné au passage que son rêve est de former un futur gouvernement fédéral sans le MR de Georges-Louis Bouchez pour mener une politique plus progressiste. Bouchez avait déjà dit quelque chose de similaire ce week-end.

Magnette souhaite que l’actuelle taxe sur les valeurs mobilières visant les gros patrimoines rapporte cinq fois plus qu’aujourd’hui : de 500 millions d’euros par an à 2,5 milliards d’euros. Cet argent devrait être utilisé pour augmenter les salaires bas et moyens des employés “de 100 euros”. “C’est le moment où nous nous battrons et que nous gagnerons aussi, l’histoire le montre.”

La question est de savoir si le rugissement du canon de gauche rapportera quelque chose. Au sein du gouvernement fédéral, les libéraux d’Open Vld et du MR ont déjà indiqué qu’ils n’entendaient pas simplement répondre « oui » aux questions de leurs partenaires. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a mis en place un groupe d’experts de huit membres sur le pouvoir d’achat et la compétitivité pour aider le gouvernement à relever les défis économiques posés par la guerre en Ukraine. “Nous n’avons pas besoin d’un appel d’offres pour des propositions fiscales autour du 1er mai qui peuvent finalement détruire la prospérité et les emplois”, a répondu plus tôt Egbert Lachaert, président d’Open Vld.

D’ici l’été, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v) doit présenter son plan de réforme tant attendu de notre système fiscal chamboulé. Si cela dépend des partis socialistes, alors un certain nombre de nouvelles mesures seront immédiatement imposées.

Vlaams Belang

Ce qui est frappant dans le discours de Rousseau, c’est qu’il a attaqué le Vlaams Belang. Le socialiste a qualifié le parti d’extrême droite de loup en peau de mouton. « Ils prétendent défendre les travailleurs, mais en réalité ils défendent les intérêts de l’élite. N’est-ce pas vrai, monsieur Van Grieken ? Vous dites que vous défendez la classe ouvrière. Mais tout ce que vous faites est contre la classe ouvrière. Sinon, expliquez aux travailleurs : pourquoi votez-vous contre des salaires minimums plus élevés ? Pourquoi votez-vous contre une fiscalité équitable pour les multinationales ? Pourquoi voulez-vous économiser quatre milliards d’euros sur nos soins de santé ?

Il est clair depuis un certain temps que Rousseau veut (ramener) les électeurs du Vlaams Belang à Vooruit. Il y a de la place pour la croissance de son parti. De nombreux observateurs ont également encadré sa déclaration controversée sur Molenbeek au début de cette semaine : Rousseau, selon ses propres mots, ne se sent « pas en Belgique » lorsqu’il conduit dans les rues. Le président sortant de Groen, Meyrem Almaci, a exprimé de sévères critiques ce matin dans une interview avec Le dimanche: “Ce qu’il fait est tellement transparent : d’abord courir après l’extrême droite et ensuite nuancer. Mais entre-temps, il a blessé des milliers de personnes”, a-t-elle déclaré.



ttn-fr-31