« La guerre n’a pas de visage de femme, la paix peut-être oui », disent Lucia Capuzzi et Alessandro Galassi, directeurs artistiques du Festival della Missione, du 29 au 2 octobre


Là la guerre il n’a pas un visage de femmeest le titre d’un livrequi fait date, de l’écrivaine ukrainienne Svetlana Aleksievič, prix Nobel de littérature en 2015. « La guerre n’a pas de visage de femme », répètent Lucia Capuzzi et Alessandro Galassi, directeurs artistiques de la Fête de la Mission, à Milan, du 29 au 2 octobre. « Mais peut-être que la paix l’a. » La question est ouverte, disent-ils. Et c’est pourquoi il y a tant de beaux « visages de la paix » qu’ils ont invités au Festival cette année. « Des femmes qui ont choisi d’être. Dans leurs contextes, tous différents, ils ont fait de leurs visages, de leurs pieds, de leurs mains des messages de paix ».

Femmes contre la guerre, les invitées du Festival

Maintenant dans sa deuxième édition, le Festival est donc l’occasion de rencontrer plus de 100 invités, tous avec des histoires importantes. Mais surtout avec beaucoup figures féminines symbolisant la lutte pour la paix et l’affirmation des droits de la femme et de l’individu, chacune à une latitude différente. Comme, comment Kindi Taila, qui a fui enfant la guerre en République démocratique du Congo grâce à l’aide de missionnaires italiens et est devenu gynécologue dans notre pays. OU Nelly Léonpremier aumônier de la prison pour femmes de Santiago du Chili.

Ou Sœur Gloria Cecilia Narvaezkidnappé par les djihadistes au Mali et resté entre leurs mains pendant quatre ans, qui a tenté de vivre l’enlèvement comme un moment pour rencontrer les « méchants » et leur parler.

Ou encore Zakia Sedikiqui perdure, avec l’association Maman Sofia, la mission de son mari Luca Attanasio, l’ambassadeur d’Italie tué au Congo. Ou encore, Ana Varela Tafurpoète amazonien, petit-fils d’esclaves, qui enseigne aujourd’hui à l’Université de Californie et défend l’Amazonie avec des mots.

Entre prison, mafias et inégalités

Bien sûr, le parterre masculin ne fait pas exception. Citons Diego Cugia, alias Jack Folla, qui sera le jour de l’ouverture du Festival, le jeudi 29 septembre en liaison avec l’activiste égyptien Patrick Zaki dont le procès a de nouveau été reporté au 29 novembre (en décembre dernier, il a été libéré mais risque maintenant cinq ans de prison supplémentaires). Dans la même soirée, le journaliste et écrivain Mario Calabresi et Don Luigi Ciotti, qui ont fait de la route sa paroisse, luttant contre les mafias et les inégalités, interviendront lors de la rencontre « Mission Frontière : mémoire et justice ».

Autres noms à rechercher dans le calendrier du Festival : Iagol’artiste ciociarien qui il expose à New York et travaille dans la banlieue de Naples avec les garçons. Bernard Kinviun missionnaire togolais en Centrafrique qui a sauvé 1 500 musulmans ciblés par les milices chrétiennes anti-Balaka. Adrien Karipunaindigène brésilien et activiste pour l’Amazonie. Dario Bossice a mené la révolte d’une communauté pauvre du Brésil touchée par l’exploitation minière contre la multinationale du fer Vale.

Le même directeur artistique du festival, Alessandro Galassipuis signe le documentaire Tous frères (bande-annonce ci-dessus) : passant du Brésil aux Philippines, au Maroc, avec sa caméra, il a raconté au une réalité dans laquelle « s’accumulent les miettes de notre modèle socio-économique », et l’utopie quotidienne de ceux qui, comme les missionnaires, ne se résignent pas et continuent même à semer.

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Milan en fête

Le lieu choisi comme pôle de l’événement est les Colonnes de San Lorenzo, un lieu historique et caractéristique de la ville, qui a toujours été un lieu de rencontre pour les jeunes. Mais aux propositions du P.programme principal sont flanqués de ceux du « La fête c’est aussi » : 4 musées affiliés, 27 bars et bistrots pour des « apéros missionnaires », rencontres avec les auteurs et présentation de 14 livres, 5 projections de films, 11 églises ouvertes pour des parcours artistiques et des visites guidées, 4 spectacles, divers ateliers pour les enfants, les enfants, jeunes et adultes et tournois de football à 5.

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