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Les dirigeants du Nouveau Front populaire français, parti de gauche, ont décidé de consolider leur nouvelle alliance en vue des prochaines élections anticipées, après qu’elle ait été ébranlée par une purge des modérés par le parti d’extrême gauche.
Le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a provoqué la colère de ses collègues et des dirigeants d’autres partis vendredi soir lorsqu’il a retiré plusieurs de ses critiques et partisans de l’alliance de la liste des candidats de son parti.
Il a inclus dans la liste Adrien Quatennens, un protégé et député controversé de la France Insoumise – La France Insoumise, ou LFI – de Mélenchon, condamné pour violences conjugales, provoquant une réaction furieuse de la part d’autres dirigeants du NPF.
Samedi, Mélenchon s’est montré provocant à l’égard de sa purge, déclarant au journal 20minutes.fr que « la cohérence politique et la loyauté au sein du plus grand groupe parlementaire de gauche sont impératives pour gouverner ».
Mais dimanche, Quatennens a retiré sa candidature, ce qui semble signaler un retrait partiel de Mélenchon.
Mélenchon, un homme politique profondément polarisant, a laissé entendre qu’il n’insisterait pas pour devenir Premier ministre si la gauche sortait des élections avec le plus grand nombre de sièges. Un poste de Premier ministre Mélenchon serait une perspective inquiétante pour les autres partis de gauche et pour de nombreux électeurs.
« Si vous ne pensez pas que je devrais être Premier ministre, je ne le ferai pas », a-t-il déclaré à France TV, en s’adressant à ses camarades du NPF.
La création d’un front uni de gauche constitue une étape cruciale à l’approche des élections des 30 juin et 7 juillet. Elle pourrait sérieusement nuire aux perspectives des candidats à l’alliance centriste d’Emmanuel Macron en rendant beaucoup plus difficile leur qualification aux élections. second tour.
Les partis de gauche sont profondément divisés sur l’économie, la politique européenne et l’Ukraine, mais ont enterré leurs divergences pour maximiser leurs chances face au Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen.
Ils se sont unis derrière un programme commun avec un programme radical de taxation et de dépenses, ajoutant à la nervosité des investisseurs à l’approche des élections. Mélenchon a déclaré que le programme de la gauche prévoyait des augmentations d’impôts d’une valeur de 123 milliards d’euros par an.
Signe de l’engagement en faveur de la nouvelle alliance – qui rassemble des populistes eurosceptiques d’extrême gauche et des sociaux-démocrates pro-européens – l’ancien président socialiste François Hollande a déclaré qu’il se présenterait aux élections parlementaires en tant que candidat du NPF.
Cependant, la purge de son parti par Mélenchon quelques heures seulement après le lancement de la campagne du Nouveau Front populaire a créé de sérieuses tensions au sein de l’alliance. Olivier Faure, le chef socialiste, l’a qualifié de « scandaleux ».
« C’est tout à fait mesquin, petit de sa part, de régler des comptes alors que l’enjeu est désormais d’empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir », a déclaré à France Info Alexis Corbières, l’un des députés démis de sa candidature.
Une autre, Raquel Garrido, a posté sur X : « Honte à toi, Jean-Luc Mélenchon. C’est du sabotage. Mais je peux faire mieux. Nous pouvons faire mieux.
Les partis politiques s’efforcent de rassembler leurs listes de candidats pour les élections avant la date limite de dimanche à 18 heures.
La candidature de Hollande dans sa région natale, la Corrèze, a surpris ses collègues. S’il est élu, Hollande deviendra seulement le deuxième ancien chef d’État à siéger à l’Assemblée nationale depuis le début de la Cinquième République française. L’autre était Valéry Giscard d’Estaing.
Hollande a déclaré qu’il s’agissait d’une « décision exceptionnelle pour une situation exceptionnelle », étant donné que l’extrême droite est plus proche du pouvoir qu’à aucun moment depuis la libération de la France de l’occupation nazie en 1945.
Pour sauver le plus de sièges possible, l’alliance centriste de Macron tente de conclure des accords locaux réciproques pour ne pas s’opposer aux candidats de centre-droit qui refusent de soutenir le RN.
Le parti de centre-droit Les Républicains est également en plein désarroi après que son chef Éric Ciotti ait conclu unilatéralement une alliance avec l’extrême droite.
Furieux, les collègues de l’exécutif du parti ont voté à l’unanimité en faveur de l’exclusion de Ciotti, mais la décision a été annulée par un tribunal de Paris vendredi soir, laissant planer un doute sur l’identité du responsable de la liste des candidats.