La France subit une cinquième nuit d’émeutes déclenchées par le meurtre d’un adolescent


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Le gouvernement français a déclaré que les émeutes et les pillages s’étaient calmés alors qu’il maintenait un lourd déploiement de sécurité pour tenter de réprimer les troubles qui ont explosé au cours des cinq jours qui ont suivi la fusillade mortelle d’un adolescent par la police.

« Nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre », a écrit dimanche sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Dans la nuit, 719 arrestations ont été effectuées contre 1 311 vendredi soir, et le nombre d’incendies a également diminué de plus de moitié, selon le ministère. Environ 50 des 45 000 policiers déployés ont été blessés, bien moins que les nuits précédentes.

Des renforts comprenant des unités spécialisées dans les violences urbaines avec des véhicules blindés ont été envoyés à Marseille et à Lyon où les pillages dans les centres-villes étaient particulièrement graves. La police a également bloqué les Champs Élysées à Paris pour tenter d’empêcher le saccage des boutiques de luxe.

Les troubles sont un nouveau défi politique pour le président Emmanuel Macron, qui a annulé cette semaine une visite d’État en Allemagne afin de se concentrer sur la réponse du gouvernement. Il s’agit du troisième épisode de violentes manifestations auxquelles il est confronté depuis son élection à la présidence en 2017 après la gilets jaunes mouvement qui a débuté en 2018 à propos d’une proposition de taxe sur le carburant et des protestations plus tôt cette année contre sa réforme impopulaire des retraites.

Le meurtre mardi de Nahel, 17 ans, dont le nom de famille n’a pas été rendu public, a attisé une vague de colère qui a commencé à Nanterre, la banlieue parisienne où il vivait, et s’est propagée aux villes et villages de toute la France.

La fusillade mortelle, qui s’est produite après que l’adolescent d’origine nord-africaine ait été retenu à un contrôle routier, a exacerbé les tensions entre la police et les jeunes dans les quartiers à faible revenu qui abritent des minorités et des immigrants, qui sont confrontés au profilage racial par la police et discrimination dans le logement et les opportunités d’emploi, selon des études officielles.

© Nacho Doce/Reuters

Le tollé a rapidement augmenté car une vidéo de l’incident a été publiée peu de temps après sur les réseaux sociaux, ne montrant aucune menace immédiate apparente pour les deux agents qui tentaient d’arrêter la voiture de l’adolescent.

Des accusations préliminaires d’homicide volontaire ont été déposées contre l’un des policiers impliqués et il est en détention provisoire, une étape rare dans de telles affaires.

Les émeutiers ont souvent pris pour cible des symboles de l’État tels que les mairies et les commissariats de police. Dans une inquiétante escalade, le domicile du maire de la banlieue parisienne L’Haÿ-les-Roses a été attaqué samedi soir par des individus non identifiés qui ont envoyé une voiture en feu vers la résidence. Personne n’a été blessé et la police enquête sur une tentative de meurtre.

La famille et les amis de Nahel l’ont enterré samedi lors de funérailles privées dans un cimetière perché à Nanterre et d’une cérémonie dans une mosquée voisine.

La situation à Nanterre, une zone démographiquement mixte qui comprend le quartier d’affaires de La Défense et de grands immeubles de logements sociaux, était calme car les habitants faisaient leurs courses quotidiennes et mangeaient aux terrasses ensoleillées des cafés.

« Je soutiens la famille de Nahel, mais je suis contre la violence et les cassures », a déclaré Yamid Bensoussan, serveur dans un restaurant local. « La plupart des gens ici ressentent cela. »



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