La France retirera ses troupes du Niger d’ici la fin de l’année


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La France va rapatrier son ambassadeur au Niger dans les « prochaines heures » et retirer les 1 500 soldats qu’elle y a basés d’ici la fin de l’année, alors qu’elle s’efforce de mettre fin à une impasse diplomatique avec la junte qui a pris le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en 2017. Juillet.

Le président Emmanuel Macron a déclaré dimanche soir dans une interview à la télévision France 2 qu’il avait informé le président déchu Mohamed Bazoum, toujours assigné à résidence, de ces décisions.

« Notre ambassadeur et plusieurs diplomates rentreront en France », a déclaré Macron.

« Nous mettrons également fin à notre coopération militaire avec les autorités effectivement au pouvoir puisqu’elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme », a-t-il déclaré, ajoutant que la France négocierait avec les autorités locales pour assurer un retrait « calme et ordonné » des troupes.

Il n’y a eu aucune réaction immédiate à l’annonce de Macron de la part de la junte au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger.

Pendant une grande partie de la dernière décennie, la France a stationné des milliers de soldats dans la région du Sahel, au sud du désert du Sahara, à la demande des dirigeants africains pour lutter contre les groupes djihadistes.

Mais une vague de coups d’État au Mali, au Burkina Faso et, plus récemment, au Niger a entraîné le départ des troupes françaises qui avaient reçu l’ordre de partir des putschistes dans les anciennes colonies françaises.

Les forces spéciales françaises ont quitté le Burkina Faso en février à la demande de la junte militaire et les chefs militaires du Niger ont immédiatement mis fin à l’accord de coopération avec la France à la suite du coup d’État.

Le retrait français du Niger, qui sous Bazoum était un allié régional, sera un coup dur pour les efforts occidentaux de lutte contre les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’EI dans la région. L’armée américaine dispose également d’une présence militaire importante au Niger, notamment d’une base utilisée pour les opérations de drones.

À l’instar des États-Unis et de l’Union européenne, la France n’a pas reconnu le gouvernement militaire du Niger et considère toujours Bazoum comme le seul dirigeant démocratique légitime. Depuis des mois, Paris refuse de rappeler son ambassadeur ou de ramener ses troupes malgré les pressions du nouveau gouvernement nigérien en ce sens.

Les tensions entre la France et le Niger se sont récemment intensifiées lorsque Macron a déclaré que l’ambassadeur de France Sylvain Itté avait été « pris en otage » dans l’ambassade, faisant référence à la façon dont lui et son équipe étaient enfermés et survivaient grâce aux rations militaires.

Fin août, le CNSP avait donné à Itté 48 heures pour partir, et le plus haut tribunal du Niger a approuvé son expulsion et levé son immunité diplomatique.

Plusieurs manifestations exigeant le retrait des troupes françaises ont eu lieu devant une base militaire de la capitale Niamey où sont stationnées les forces françaises.

Macron a défendu le bilan militaire de la France au Sahel et a fait valoir que la situation sécuritaire s’était détériorée depuis les coups d’État.

« Nous continuerons à accompagner les pays africains dans la lutte contre le terrorisme, mais seulement si c’est à la demande de gouvernements ou d’organismes régionaux démocratiquement élus », a-t-il déclaré. « Je suis très inquiet pour la région. »



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