La France frappée par de nouvelles grèves alors que les syndicats s’opposent à la réforme des retraites


La France a été perturbée par une nouvelle série de grèves jeudi lors des dernières manifestations contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, les syndicats ayant maintenu leur demande d’abolition.

Certains services ferroviaires et vols ont été annulés, les enseignants ont participé à des débrayages et les travailleurs ont formé des piquets de grève devant les ports, les usines et un terminal de l’aéroport Charles de Gaulle à Paris le onzième jour de grève depuis que le gouvernement a dévoilé en janvier son plan de relèvement de l’âge de la retraite. de 62 à 64.

Des manifestants du syndicat d’extrême gauche CGT ont déployé une banderole au sommet de l’Arc de Triomphe à Paris disant « Non au 64 ». Des dizaines de cheminots portant des fusées éclairantes et des banderoles ont temporairement occupé le hall d’un immeuble de bureaux de la ville, où la société d’investissement BlackRock a ses locaux.

Dans le centre de Paris, un petit groupe de manifestants en marge d’une manifestation dirigée par des syndicats a lancé de la peinture et des projectiles sur la police, qui a répondu avec des gaz lacrymogènes et a éteint un incendie sur l’auvent de la célèbre brasserie La Rotonde, où Macron avait tenu son élection. soirée nocturne en 2017.

Les manifestations se poursuivent depuis que le gouvernement a choisi le mois dernier de contourner un vote parlementaire pour faire passer la loi impopulaire, mais certains signes indiquent qu’elles perdent de leur élan.

Les manifestations de la semaine dernière ont attiré quelque 740 000 personnes dans les rues, contre 1 minute la semaine précédente, signe qu’elles pourraient s’essouffler. La police a déclaré qu’elle s’attendait à ce que 800 000 personnes participent jeudi.

« Je ne suis pas du tout inquiet pour l’élan. Nous continuerons à remplir nos bus [with protesters]», a déclaré Claire Cazin, syndicaliste CGT de l’exploitant d’aéroports Aéroports de Paris qui avait rejoint la marche parisienne.

Dans certains secteurs, cependant, les grèves ont commencé à s’essouffler. Les éboueurs ont mis fin aux arrêts la semaine dernière qui avaient conduit à d’énormes tas d’ordures non ramassées dans les rues de Paris, bien qu’ils devraient reprendre la semaine prochaine.

Les services de trains à grande vitesse ont été moins perturbés jeudi que ces dernières semaines, tandis que le nombre d’enseignants en grève est passé en dessous de 8%, contre plus de 20% en mars.

Les dirigeants syndicaux, qui ont rencontré mercredi la Première ministre Élisabeth Borne pour un échange bref et peu concluant, ont réitéré leur appel à Macron pour faire une pause sur la réforme ou la retirer.

Les syndicalistes manifestent jeudi. La police dit s’attendre à ce que 800 000 personnes participent © Michel Euler/AP

« Macron a la solution entre les mains », a déclaré jeudi à la radio RTL Laurent Berger, le leader du syndicat modéré CFDT. Il a déclaré que la façon dont la réforme des retraites avait été poussée et le contrecoup qui avait suivi s’étaient transformés en une « crise démocratique ».

Borne a qualifié la réunion d’étape importante, « même si nos désaccords sur l’âge ne nous ont pas permis d’avoir une discussion approfondie ».

Macron, qui est en visite d’État en Chine, a cherché à éviter les manifestations et a tenu bon sur la réforme.

Mais les opposants politiques et les syndicats ont une fenêtre pour intensifier la pression pendant que la Cour constitutionnelle française réexamine la loi sur les retraites. Il devrait se prononcer vendredi prochain sur la constitutionnalité à la fois du contenu et de la manière dont le gouvernement l’a fait passer. La réforme des retraites a été ajoutée à un projet de loi budgétaire pour limiter le nombre de jours de débat à 50 et l’adopter sans vote en utilisant la clause 49.3 de la constitution.

Les partis de gauche ont également demandé au tribunal d’approuver une demande visant à soumettre la réforme des retraites à un référendum national, qui, s’il était accordé, serait un revers pour Macron.

Macron a fait valoir que la loi était nécessaire pour garantir que le système de retraite reste viable à mesure que la population vieillit. La réforme portera l’âge minimum à 64 ans et obligera les gens à travailler pendant 43 ans pour recevoir une pension à taux plein, ce qui, selon les syndicats, est trop sévère, en particulier pour ceux qui ont des emplois physiquement exigeants.

Politiquement, les protestations contre les retraites ont commencé à profiter au parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen, ont montré plusieurs sondages ces dernières semaines.

Un mercredi par le sondeur Elabe a montré que Le Pen remporterait le plus de voix au premier tour d’une élection présidentielle, avec 31% contre son score de 23% lors du vote de l’année dernière, avec Macron sur 23%, contre ses 28 pour cent montrant.

Reportage complémentaire de Leila Abboud



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