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La famille de Lex Greensill a discrètement investi dans une entreprise prétendant fabriquer des produits à base de carbone respectueux de l’environnement à partir de coques de noix de coco jetées. Il s’agit du premier investissement connu du financier en disgrâce depuis l’effondrement de sa société de prêt Greensill Capital.
Les documents déposés par des sociétés offshore montrent que l’année dernière, un véhicule d’investissement de la famille Greensill est devenu actionnaire de Panthera Global Activated Carbon. L’entreprise fabrique un matériau utilisé dans l’extraction du minerai d’or et la filtration de l’eau à partir de ce qu’elle décrit comme des « déchets de coquilles de noix de coco d’origine environnementale ». L’investissement a été réalisé aux côtés d’une coterie d’anciens cadres supérieurs de Greensill Capital.
L’effondrement de Greensill Capital en 2021 a déclenché des enquêtes criminelles dans plusieurs pays et a laissé les investisseurs de ses produits financiers complexes se démener pour récupérer des milliards de dollars. Mais la famille de son fondateur Lex Greensill et d’autres premiers investisseurs ont quand même encaissé des centaines de millions de dollars en vendant des actions de l’entreprise avant sa faillite.
Par exemple, le Vision Fund du conglomérat technologique japonais SoftBank a payé 174 millions de dollars fin 2019 pour acquérir une participation du Peter Greensill Family Trust, selon un rapport de l’administrateur australien de Greensill Capital. Lex Greensill avait déjà été désigné lors d’une procédure judiciaire australienne comme bénéficiaire de cette fiducie, qui porte le nom de son jeune frère Peter, qui gère l’entreprise de culture de patates douces et de pastèques de la famille Greensill à Bundaberg, en Australie.
Panthera a été créée l’année dernière dans le but de produire du charbon actif à partir de coques de noix de coco « provenant de sources durables ». Le charbon actif est chauffé pour améliorer sa capacité à absorber d’autres matériaux.
Bien que l’entreprise soit enregistrée à Jersey, ses principales opérations se trouvent au Kenya, où, selon elle, « des équipes de personnes dans les villages et les townships » rassemblent les coques des noix de coco jetées que Panthera utilise.
Les actionnaires de Panthera comprennent Cultivar International, une société australienne détenue conjointement par Peter Greensill Family Co – l’administrateur du Peter Greensill Family Trust – et Cultivar Investors, une société basée en Floride liée à l’homme d’affaires américain John Gorman.
Gorman a été l’un des premiers bailleurs de fonds extérieurs de Greensill Capital et détenait le titre honorifique de « président émérite » de la société financière lors de son effondrement en 2021. Sa fille, Marisa Gorman Lazatin, est directrice de Cultivar International aux côtés de Peter Greensill. Lazatin travaillait auparavant chez Greensill Capital et travaille désormais en tant qu’associée dans un « family office privé », selon son compte LinkedIn.
« La famille Greensill est agricultrice depuis trois générations et nous accordons une grande importance au développement durable », a déclaré un porte-parole de la famille Greensill au Financial Times. « Panthera est une start-up innovante qui utilise les déchets agricoles pour produire du charbon actif durable. Cultivar a été créé pour que nous puissions investir dans Panthera et soutenir sa croissance, donc un jour il pourra peut-être nous aider chez Greensill Farming.
Lazatin et un avocat de la société Gorman n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.
Les autres actionnaires de Panthera comprennent Alastair Eadie et Jonathan Lane, qui étaient respectivement directeur financier et avocat général du groupe Greensill Capital. Eadie se décrit comme le co-fondateur et directeur général de Panthera sur son compte LinkedIn. Le registre de la Solicitors Regulatory Authority indique que le lieu de travail de Lane est Cultivar International UK.
« C’est une entreprise privée et je ne suis pas vraiment intéressé à parler à qui que ce soit », a déclaré Eadie au FT.
Lane n’a pas répondu à un message LinkedIn demandant un commentaire.