La facture énergétique des boulangers est exorbitante : la répercussion du prix est difficile

Il a déjà mis en place une augmentation de prix il y a quelques mois, mais un nouveau cycle est nécessaire et même alors, il ne couvre pas les coûts. « Les prix vont augmenter de 10 à 30 centimes. Il ne faut pas non plus se priver du marché. Je ne pense pas que les clients veuillent payer 5 euros pour une miche de pain. Mon estimation est de 4 euros maximum,  » dit Doddema. Ce n’est pas si grave que la faillite soit en vue. Mais avant cela, il calcule tout avec précision chaque mois. « Les boulangeries qui ne font pas ça n’y arriveront pas à la fin de l’année », craint Doddema.

L’association industrielle NBOV a déjà demandé à La Haye de trouver rapidement une solution. Le ministre Rob Jetten effectuera prochainement une visite d’entreprise dans une boulangerie traditionnelle, écrit l’association du secteur sur son site Internet. Elle conseille aux membres d’utiliser l’énergie avec parcimonie. La NBOV propose également à ses membres de participer à l’achat collectif d’énergie, mais cela ne commencera qu’au 1er janvier 2024.

Cela dérange le boulanger Ko Pots, propriétaire de trois boulangeries du même nom à Rolde et Assen, que le ministre Jetten conseille aux boulangers de cuire leur pain à 120 degrés au lieu de 180 degrés. « Il ne le comprend clairement pas », dit-il.

Pots n’a pas de chance avec les prix élevés de l’énergie à cause d’un contrat qui court jusqu’en 2027. Il est vraiment désolé pour les boulangers dont les contrats arrivent à expiration. « Il est impossible de lutter contre cela si votre facture d’énergie passe de 30 000 à 300 000 euros. »

L’entreprise tente depuis un certain temps de renverser la vapeur. « On s’éloigne de la production de nuit. Si vous demandez à un étudiant de commencer à travailler à deux heures du matin, il y a peu d’intérêt. Le basculement demande des efforts, mais c’est possible. Par exemple, vous pouvez faire la pâte aujourd’hui et demain matin à six heures », raconte le boulanger de Rolde.

Le passage à la production journalière a également une autre raison. L’entreprise veut remplir le toit plat de panneaux solaires et l’énergie auto-générée peut alors être utilisée immédiatement pour les fours et les installations de refroidissement. Cela nécessite l’achat d’un four hybride d’une valeur de 200 000 euros. Un tel four peut fonctionner aussi bien au gaz qu’à l’électricité. « Ce ne sont pas des machines qui sortent de la chaîne de montage », explique Pots. C’est un investissement important, mais il pense qu’un tel four durera 15 à 20 ans.

Il s’attend à ce que le changement prenne 1,5 à 2 ans. « Notre fille Rianne va reprendre l’entreprise, nous devons donc y travailler. Ils me demandent parfois comment il est possible que nous existions depuis plus de 100 ans. Cela n’est possible que si vous évoluez avec le temps et pensez en solutions plutôt qu’en problèmes. »



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