La diffamation de Poutine – journaliste engagé par ARD


De Peter Tiede et Hans-Jörg Vehlewald

Ce sont des images que personne n’obtient – à moins que le leader du monde non libre ne veuille qu’elles soient créées : La caravane limousine du président russe Vladimir Poutine (71 ans) traverse Moscou dans l’obscurité – filmée d’en haut (en fait impossible à Moscou !) – et déjà dans le premier plan : DEPUIS une voiture du convoi présidentiel et DANS la voiture du président. Il dit : « Le Kremlin est à droite… »

Et Poutine se voit immédiatement poser la première question : « D’où vient l’attitude négative de l’Occident à votre égard ?

Une question classique de Ranwanz, qui, une fois traduite, ne signifie rien d’autre que : Pourquoi les autres sont-ils si en colère contre vous, cher, bon, grand Vladimir ?

Nous sommes en 2012 et Poutine tente actuellement d’être nommé président pour la troisième fois contre la Constitution. Celui qui tente de surprendre Poutine pour l’ARD au détriment des payeurs est un certain Hubert Seipel (73 ans). Il se dit journaliste et a remporté plusieurs prix.

Mais il y a toujours eu des doutes quant à la relation journalistique de Seipel avec le sujet de son rapport, Poutine. Après ce documentaire « Moi, Poutine » de Seipel, il n’y a plus de doute : aucun journaliste critique ne parle à Poutine. Quelqu’un est trop proche.

Et cela depuis des années ! On le sait désormais : au moins deux gros contrats payés depuis Moscou !

Étroitement liés : le dirigeant russe Vladimir Poutine (71 ans) et son auteur de cour Hubert Seipel (73 ans, NDR) Photo : photo alliance / dpa

Au sein d’ARD, dont WDR dirige le studio moscovite, des doutes sont apparus dès le début sur l’indépendance de Seipel. Les collègues ont souvent prévenu – en vain. Grâce à ses relations avec le Kremlin, Seipel était apparemment en mesure de filmer tout ce que le Kremlin voulait et comme le voulait le NDR – la NDR payait et vendait ce produit phare aux téléspectateurs. L’ARD Northern Lights a continué à promouvoir son agitateur du Kremlin des années plus tard lorsqu’il a livré un article commandé sur Poutine qui était déguisé en interview : Seipel « essayait depuis des mois, avec le soutien du NDR, d’obtenir une interview télévisée avec le président russe ». … »

La légende de la télévision Jauch a ennobli la propagande du Kremlin

Point culminant du festival Seipel sur ARD : la légende de la télévision Günther Jauch a ennobli la propagande du Kremlin en 2014. Jauch a fustigé la pire invention de Seipel dans son talk-show ARD de l’époque : l’« interview » apparemment achetée de Poutine de cette année-là.

Il suffit de regarder le documentaire de Seipel de 2012 pour se rendre compte que l’homme du NDR est trop proche du Kremlin.

Un retour rapide dans le sombre Kremlin de Moscou, vers Seipel et Poutine dans la voiture d’État. La première réponse de Poutine montre déjà clairement ce qui intéresse Seipel : déterminer l’importance de l’homme du Kremlin dans la politique mondiale.

Il laisse simplement Poutine parler – sans aucune contradiction. Lorsqu’on lui demande pourquoi l’Occident est si en colère contre lui, le dirigeant du Kremlin répond : C’est de la pure « peur ». Seipel : « La peur ? Devant vous ? » Souriant avec gratitude, Poutine a répondu : « Notre taille, nos armes nucléaires, nos capacités dans de nombreux autres domaines… »

Fier écrivain commandé : le livre Seipel avec Poutine – « financé » par le charbon de Moscou

Fier écrivain commandé : le livre Seipel avec Poutine – « financé » par le charbon de Moscou Photo de : photo alliance

Seipel livre surtout de belles images : Poutine en chasse hivernale en Sibérie, le Haut-Russe fort comme un chasseur, rustique au coin du feu et avec du thé – comme les Russes l’aiment.

Seipel n’est pas stupide, il sait comment fonctionne la propagande : il répond à des griefs évidents. Et Poutine peut ajouter son commentaire cynique.

▶︎ Échantillon:«Bien sûr, nos opposants politiques critiquent beaucoup la liberté de la presse, etc., mais ils peuvent le faire. Vous avez la possibilité de présenter et de démontrer tout cela publiquement. Les médias fonctionnent normalement et, Dieu merci, ils ne sont pas entravés.»

Ses pires critiques, parmi les journalistes et les militants de l’opposition, ont été assassinés ou emprisonnés depuis longtemps. La liste des cadavres qui ont pavé le chemin de Poutine à l’époque est longue. Seipel ne semble apparemment pas assez long.

Et les guerres de Poutine ? Seulement « accepté sur le chemin de la grandeur de la Russie » – c’est si nécessaire. Seipel n’en a plus.

Seipel vante de manière offensive sa proximité avec Poutine depuis des années. Il a rencontré le dirigeant russe plus de 100 fois. En février, il expliquait à un jeune journaliste : « On ne peut s’informer qu’à travers la proximité et une certaine confiance. Cela ne fonctionne pas sans proximité. Si vous n’êtes pas proche, vous ne découvrirez rien. Il suffit de savoir où sont les limites !

Cette étrange proximité ? De l’or pour NDR et ARD : le documentaire gluant sur l’Ego-Poutine a été diffusé à lui seul 51 fois jusqu’à présent – un indémodable de la propagande russe à la télévision allemande !

L’Allemagne sait désormais : Seipel avait au moins deux contrats avec un ami de Poutine. Sur le dernier contrat connu datant du seul 16 mars 2018, il a reçu un total de 600 000 euros – en trois tranches : 200 000 euros chacune les 15 avril 2018, 2019 et 2020 (« toutes taxes comprises »).

Il y a eu suffisamment de voix critiques – même sur ARD : on a ouvertement demandé à Seipel sur la radio SWR (2 juin 2021) s’il était à la solde de Poutine, c’est-à-dire s’il recevait de l’argent du Kremlin. La première réaction de Seipel a été sarcastique : « Merveilleux, avec au moins 3 millions par mois. »

Le modérateur a demandé : « Avez-vous déjà reçu des frais de la Russie ? » Seipel était de plus en plus ennuyé : « Des frais de la Russie ? Tu veux dire : directement ? Oui, est-ce que ça va toujours ?

Le modérateur insiste pour obtenir une réponse. Seipel balbutie : « Cela soulève la question : est-il payé ? Modérateur : « Alors non. » Seipel indigné et clair : « NON ! »

Dès 2014, Günther Jauch a ironiquement demandé à l’auteur si Poutine l’avait influencé pour le documentaire diffusé par Jauch. Seipel a répondu en plaisantant: « Bien sûr, Poutine m’a exploité; il m’a transféré un million en Suisse. »



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