Les juges du procès Marengo pourraient rester sur place. Les avocats de Ridouan Taghi avaient demandé le remplacement des juges car ils étaient soupçonnés de partialité, mais cette demande a été rejetée.
Le fait que les juges avaient rejeté l’audition de Sil A. était la raison de la demande de récusation. Le soldat d’élite déclare avoir été approché en 2019 pour lui demander s’il pouvait éliminer Taghi.
“Quel juge ne serait pas sur le bord de son siège ?”, s’est demandé à haute voix l’avocat de Taghi, Arthur van der Biezen. Le 1er novembre, lui et ses collègues avocats Michael Ruperti et Sjoerd van Berge Henegouwen ont expliqué pourquoi les juges devraient être remplacés en raison de ce refus.
“Si même une éventuelle neutralisation (de Taghi, ndlr) n’attire pas l’attention… Quel genre de sentiment cela devrait-il donner au suspect ?”, a ajouté Van der Biezen.
Commando aimerait expliquer son histoire
Le commandement concerné A. est spécialisé dans les opérations à l’étranger. Le militaire lui-même est suspecté dans une affaire pénale dans laquelle il est accusé de trafic de drogue et d’armes. Il fut aidé pendant un certain temps par Ruperti. L’avocat a déjà été entendu dans le procès Marengo.
Ruperti a déclaré lors de cet interrogatoire que son ancien client avait été approché par deux camarades militaires en 2019 pour lui demander si Taghi pouvait être amené aux Pays-Bas depuis l’étranger. Taghi était toujours en fuite à ce moment-là. Les militaires ont déclaré que des membres du ministère public (OM) et des services de sécurité intérieure avaient discuté de cette option lors d’une réunion. Si Taghi ne pouvait pas être récupéré, serait-il possible de “l’éliminer sur-le-champ ?”, Ruperti a réitéré la demande qui aurait été faite à A..
Le commandement aimerait expliquer cette histoire dans le processus Marengo. Selon les avocats de Taghi, cela est important car cela en dit long sur la position du ministère public dans cette affaire. La justice elle-même a toujours nié qu’il ait été question d’enlèvement ou de meurtre de Taghi.
Selon les juges du procès Marengo, il ne sert à rien d’entendre A., car lui-même n’était pas présent à la prétendue discussion. La chambre dite de récusation décide qu’il s’agit d’une décision dite provisoire et qu’elle ne constitue donc pas un motif de récusation. Cela ne serait le cas que s’il y avait partialité et, selon les juges de la chambre de récusation, tel n’est pas le cas.
Cela signifie que le procès Marengo se poursuivra avec les mêmes juges et ne sera donc pas retardé de plusieurs années. Le verdict est prévu le 27 février.