La Croatie, une victoire en 5 courses et la demi-finale ! Comment tirer le meilleur parti du moindre effort…

Les rouges et blancs s’imposent à nouveau aux tirs au but : après le Japon, le Brésil est en deuil. Statistique monstrueuse pour Modric et ses compagnons de 1998 à aujourd’hui : à chaque fois qu’il passe le groupe il s’envole droit vers les demi-finales

Ce n’est même plus une surprise. Hormis “ils ont quatre ans de plus qu’en 2018”, “ils jouent sans véritable avant-centre”, “il n’y a pas de changement de génération”. La Croatie, qui au dernier recensement comptait moins de 4 millions d’habitants, est l’un des pires clients qui puisse arriver sur la route de ceux qui veulent soulever la Coupe du monde. Surtout à partir des huitièmes de finale, car les Balkans en phase à élimination directe se transforment en cuirassé. Capable de renvoyer chez lui le Brésil de Neymar et de divers artistes, qui chante sur l’arbre pendant près de 120 minutes et en très peu de temps se retrouve sur le vol de retour vers Rio De Janeiro.

Sueur et exaltation

La Croatie, en revanche, ne l’est pas, elle est petite et fière. Il ne chante pas, il court : deuxième match d’affilée qui s’éternise au-delà des prolongations, aucun signe de relâchement pour les rouges et blancs qui ont de nombreux supporters dans les tribunes avec des gilets de water-polo et ressemblent de fait à des décathlètes. Des gens qui travaillent plus et qui s’amusent plus : les tirs au but face à la Selecao sont un triomphe de sang-froid et de précision, malgré la fatigue. Comme en 1998 et 2018, la Croatie passe le groupe et s’envole vers la demi-finale : un fait de science-fiction, Modric et ses comparses sont un diesel qui s’alimente lentement. Et ils s’excitent quand le ballon est chaud, comme contre le Japon et le Brésil : dans les deux cas la Croatie est passée sous le score et a trouvé la force d’égaliser. Autre fait intéressant : dans cette Coupe du monde, l’équipe de Dalic n’a remporté qu’un seul match en 90′, celui contre le Canada (4-1 en phase de poules). Alors seulement des tirages très doux.

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Il faudrait alors parler du rapport qu’entretiennent les rouges et blancs avec les prolongations : depuis le Mondial de France en 98, les Balkans ont disputé 10 matchs en élimination directe, et dans 5 d’entre eux ils ont dû dépasser les 90′. Les Croates les ont ramenés chez eux à cinq reprises : en 2018, ils ont fait pleurer le Danemark et la Russie (aux tirs au but) et l’Angleterre (aux prolongations), cette fois les tirs au but que les Japonais et les verts et or “matano”. Une véritable rédemption pour une ancienne équipe nationale yougoslave, ou appartenant à cet imaginaire collectif des penaltys manqués et des défaites à deux pas de la gloire éternelle. La Croatie reste froide et lucide : il suffit parfois d’un match nul pour envoyer un peuple si fier à la fête. Avec une curiosité : la folle envolée des Balkans vers la Coupe du monde a été interrompue, en 1998 et 2018, à nouveau par la France. Cette fois, Mbappé est loin : il ne peut que croiser les échecs rouges et blancs dans une éventuelle finale qui serait un remix de Russie 2018. Désormais, il est trop tôt pour y penser : la petite Croatie a abattu la “cigale” Brésil, désormais c’est au tour des Croates de danser.



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