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L’opération de sauvetage du groupe français de services informatiques Atos, menée par son principal actionnaire, a échoué, mettant à nouveau en doute l’avenir du groupe en difficulté.
Atos a annoncé mercredi que le consortium dirigé par Onepoint, un cabinet de conseil en informatique fondé par David Layani, avait retiré une proposition qui aurait converti 2,9 milliards d’euros de dette d’Atos en capitaux propres et injecté 250 millions d’euros de nouveaux fonds dans l’entreprise en difficulté.
« Les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution durable en matière de restructuration financière », a déclaré mercredi Onepoint dans un communiqué.
La décision de Onepoint intervient moins d’un mois après qu’Atos ait préféré sa proposition de restructuration à un plan concurrent du milliardaire tchèque Daniel Křetínsky. Atos a déclaré mercredi que Kretinsky avait déjà indiqué vouloir reprendre les négociations.
Autrefois star de la scène technologique française, Atos s’efforce de conclure un accord de restructuration d’ici le mois prochain alors qu’il se débat sous le fardeau de sa dette de 4,8 milliards d’euros. Elle a connu plusieurs PDG au cours des trois dernières années et ses actions se sont effondrées. Ils étaient en baisse de 12 pour cent en début de séance mercredi.
Atos a également indiqué avoir reçu une proposition de restructuration révisée de la part d’un groupe de ses obligataires.
« Les discussions se poursuivent avec le comité représentatif des créanciers et de certaines banques sur la base de cette proposition en vue de parvenir à un accord dans les plus brefs délais », a indiqué la société.
Jean-Pierre Mustier, ancien directeur général de la banque italienne UniCredit, a été nommé président en octobre 2023 et chargé de placer Atos sur des bases stables pour l’avenir. Depuis sa nomination, plusieurs efforts visant à stabiliser Atos par le biais de ventes d’actifs ont échoué.
Si les négociations avec Křetínsky reprennent, ce sera la troisième tentative de l’homme d’affaires tchèque de conclure un accord avec Atos après l’échec d’un précédent projet de rachat de ses activités déficitaires.
L’une des personnes proches des négociations a déclaré que les créanciers n’étaient pas nécessairement devenus plus réceptifs au plan de Kretinsky étant donné qu’il réduisait une part plus importante de la dette du groupe.
La crise chez Atos a poussé le gouvernement français à intervenir. Il cherche actuellement à acquérir trois parts d’Atos jugées importantes pour la sécurité nationale pour un montant pouvant atteindre 1 milliard d’euros.
Atos a annoncé mercredi avoir conclu un accord avec l’État français qui lui donnerait des « actions en or » dans une filiale clé d’Atos, Bull SA. L’accord donne également au gouvernement le droit d’acquérir des « activités souveraines sensibles » dans le cas où un tiers acquerrait 10 pour cent des actions – ou un multiple de ce chiffre – d’Atos ou de Bull.