La courbe trop large qui a emporté la star du Chievo

Il arrivait toujours en retard, ses camarades en riaient. Puis vint la nouvelle : une voiture a dérapé à Bussolengo…

La route qui va de Bardolino vers Vérone passe par Bussolengo, nous sommes dans la campagne vénitienne, il y a ce gros village de vingt mille habitants, une longue série d’entrepôts et de silos, ici ils fabriquent des chaussures puis les revendent dans toute l’Italie, là ils produisent des pêches puis – après un énième rond-point – de ce côté la centrale hydroélectrique, plus loin vers Pescantina l’Adige, toujours au-delà des « Casoti », ces baraques solitaires que l’on construit dans les champs cultivés pour entreposer les outils : les vieux du village dit qu’il y avait des sorcières une fois, il y a de nombreuses années, oui, des sorcières. Vue d’en haut – cette route – on dirait un serpent glissant dans la campagne, une humble couleuvre apaisée – en été – par la file des vacanciers qui avancent en colonnes vers le lac de Garde. Ce n’est que seize kilomètres, mais en été, cela peut prendre quelques années pour les parcourir. Mais l’été – ce matin du samedi 2 mars 2022 – est encore une hypothèse lointaine. La route est libre, il n’y a pas de circulation, les personnes qui devaient se déplacer en voiture sont déjà allées travailler, mettre un pied sur l’accélérateur est un geste presque instinctif, mais dangereux. La veille au soir – comme on dit à Bussolengo – « ghe xe sta na sguassada », il a beaucoup plu et la route est mouillée, vous risquez beaucoup d’aller vite.



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