‘La cour’ : parce que le vin et les chips ne sont pas autorisés en séance publique

Je suis du principe pédagogique “faites ce que je dis, pas ce que je fais”, donc ma postérité pourra lire ceci en toute sécurité : une fois, j’ai dû rendre mon permis de conduire pendant deux semaines à cause d’une vitesse excessive (sur une route déserte, nocturne autoroute, plaidai-je rapidement ajouté), et puis je me suis aussi fait condamner par contumace au tribunal de police de Louvain. Douze ans dans une école catholique, et avoir affaire à une poignée de contremaîtres, quelques pauvres gens et un rédacteur en chef, m’ont appris qu’il y a toujours des frictions entre moi et des personnages à tendance autoritaire.

C’est de cette colère acquise que, lorsque j’ai regardé quelques épisodes de la douzième saison de la série télé-réalité Le tribunal regardé à travers, les poils de mes avant-bras se sont inclinés verticalement à plusieurs reprises. Mais cela s’est produit, bien sûr, beaucoup moins souvent que ce à quoi je m’attendais. Et tout court, les gens derrière le comptoir se sont avérés bien loin du genre de querelles bornées que j’avais toujours imaginées. Une seule remarque boiteuse d’un magistrat, ou d’un membre d’un comité de probation qui affirmait son mandat avec un peu trop de pédantisme, mais bon : d’habitude, les gens qui se tenaient devant le barreau devaient en supporter un peu plus.

Au-dessus de tout ce qui est confirmé Le tribunal ma prise de conscience que je peux m’estimer très chanceux de vivre dans cette partie du monde où règne un État de droit. Car certainement dans les scènes qui se déroulent au tribunal correctionnel vous assistez à des événements parfois déchirants. Comme le couple dont le bébé de plusieurs mois devra probablement traverser la vie comme une plante (pas mes mots, ceux de l’avocat) à cause de la violence de leur part. Ou le jeune homme à peu près du même âge qu’un échantillon statistique de ma propre (plus) progéniture, mais élevé dans un environnement plus misérable, qui a été condamné à la prison pour coups et blessures contre plusieurs victimes. Avec plus de sympathie pour ce dernier, bien sûr : permettez-moi la naïveté d’espérer que ce type obtienne la bonne orientation là-bas dans le petoot, afin qu’il puisse au moins passer sa vie d’adulte sur la bonne voie.

Tout le système judiciaire s’en mêle Le tribunal – huilé ou pas, car bien sûr les makers n’ont pris qu’une poignée d’affaires judiciaires à l’objectif, sur un total d’environ un million d’affaires fraîchement initiées par an – démontré de manière accessible et sereine dans votre salon. Bien sûr, toutes les audiences du tribunal sont en principe ouvertes au public, mais il est peu probable qu’ils aimeraient vous voir arriver avec une bouteille de primitivo et un sachet de chips salées côtelées.

Le tribunaltous les dimanches et mardis soirs sur Play 4.



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