La corruption au fisc est difficile à retracer


Les systèmes informatiques des autorités fiscales n’enregistrent pas les informations demandées par les employés corrompus pour les criminels. Cela contraste avec des sources bien informées au sein des services gouvernementaux concernés CNRC.

La limitation technique complique les enquêtes sur la corruption au sein du service. Par exemple, il reste souvent difficile de savoir quelles coordonnées, numéros d’immatriculation de véhicules ou informations financières se sont retrouvés dans l’environnement criminel via les employés du service.

Il s’avère techniquement impossible pour tous ceux qui travaillent pour les autorités fiscales de garder une trace des informations qu’ils recherchent. Cela s’explique en partie par le fait que le service fonctionne avec environ 900 systèmes différents, qui ne sont généralement pas liés les uns aux autres.

La situation suscite des inquiétudes croissantes dans l’enquête car les employés de l’administration fiscale et douanière ont accès à de nombreuses données qui intéressent les criminels.

blanchiment d’argent

Le problème avec les systèmes informatiques des autorités fiscales a été révélé lors d’une enquête pénale sur un employé des autorités fiscales d’Amsterdam, qui a été arrêté en juillet de cette année. Il est soupçonné de manquement à son devoir de confidentialité, de corruption et de blanchiment d’argent. Au cours de l’enquête sur ce suspect, il s’est avéré qu’en tout état de cause, tout au long de 2021, il n’y aura pas de données dites de journal disponibles à partir des recherches effectuées par les employés du service. L’administration fiscale et douanière emploie 25 000 personnes, dont 10 000 ont accès aux données des citoyens ou des entreprises.

Lisez toute l’histoire ici: Les données des autorités fiscales sont une mine d’or pour les criminels

Lors d’une perquisition au domicile du fisc présumé en juillet de cette année, 920 000 euros en liquide ont été retrouvés. La justice a alors tenté de déterminer si cet argent aurait pu être gagné en vendant des informations à des criminels. En raison de l’absence de « données de journal », cela n’a pas pu être vérifié.

Dans une réponse, l’administration fiscale et douanière reconnaît qu’il est difficile de retracer toutes les actions des employés. Selon le service, les problèmes d’intégrité peuvent faire l’objet d’une « enquête appropriée », car l’administration fiscale et douanière peut déterminer à quel type d’informations un employé suspect a eu accès. L’administration fiscale et douanière s’emploie également activement à prévenir les abus et la corruption autant que possible.

L’affaire pénale contre le fonctionnaire des impôts sera examinée par le tribunal d’Amsterdam mardi.

Certificats d’enregistrement

L’enquête s’inquiète des problèmes au sein de l’administration fiscale et douanière. Ce service est basé sur une mine d’informations provenant de tous ceux qui paient des impôts ou perçoivent une surtaxe aux Pays-Bas. Leur base de données est également liée aux fichiers, par exemple, du Rijksdienst voor het Wegverkeer où les voitures sont immatriculées par leur nom. Pour les criminels, l’accès à ces données privées peut être d’une grande valeur pour trouver des adresses concurrentes ou retrouver le propriétaire d’une voiture particulière.

Dans l’enquête sur la tentative d’épidémie de Ridouan Taghi de l’établissement extra sécurisé de Vught, le soupçon est également apparu qu’il y avait eu un contact criminel avec les autorités fiscales. On ne sait pas encore s’il s’agit de l’employé détenu du fisc. Selon la police, Taghi voulait utiliser ce contact pour trouver les coordonnées de quatre gardes de l’EBI qui auraient dû être menacés ou pris en otage pour cette tentative d’épidémie.

Il n’est pas possible d’établir si les coordonnées des employés de l’EBI ont effectivement été interrogées en 2021, car le système de journal des autorités fiscales n’en garde aucune trace.

Une mine d’or pour les criminels p. 10-13



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