La coopérative Last Wil préconise l’utilisation de la capsule suicide Sarco aux Pays-Bas


La Coöperatie Laatste Wil (CLW), l’organisation à l’origine du projet « Middle X », souhaite utiliser la capsule suicide Sarco aux Pays-Bas. CLW présentera mercredi son plan Sarco lors d’une conférence de presse à Nieuwspoort à La Haye. L’organisation considère qu’il s’agit d’une « offre à laquelle les politiciens ne peuvent pas refuser ».

Le Sarco – développé et construit aux Pays-Bas – est une capsule hermétique suffisamment grande pour qu’une personne puisse s’y coucher. L’utilisateur appuie sur un bouton depuis l’intérieur, après quoi la cabine se remplit d’azote liquide. L’utilisateur perd alors connaissance en quelques minutes et mourra « paisiblement » en une dizaine de minutes, selon Bert Homan, membre du conseil d’administration du CLW. Si l’utilisateur change d’avis à la dernière minute, il lui suffit de soulever le toit, après quoi l’azote disparaît dans l’air.

Si l’utilisateur change d’avis à la dernière minute, il lui suffit de pousser le toit

Mais reste à savoir si la capsule sera finalement utilisée sur le sol néerlandais. Le suicide assisté est interdit aux Pays-Bas, donc fournir le Sarco à des personnes qui veulent mourir est punissable. C’est pourquoi CLW espère que les politiciens pourront créer une position exceptionnelle avec un “premier coup de pouce” et ainsi – grâce à une construction de tolérance – rendre légale l’approvisionnement en Sarco. La coopérative veut s’assurer que son projet parvienne à la Chambre des Représentants au moyen d’une pétition qui nécessite au moins quarante mille signatures. Le compteur s’élève désormais à quatre mille.

Suisse

Le Sarco a été utilisé pour la première fois en septembre de cette année par une Américaine de 64 ans. Bien que le suicide assisté soit légal en Suisse, plusieurs personnes ont été arrêtées après sa mort, dont deux avocats et un photographe de de Volkskrant. Ils étaient soupçonnés « d’incitation et de complicité au suicide ». Le photographe et les avocats ont été libérés au bout de 48 heures, mais une personne est toujours en détention.

La capsule a été immédiatement saisie par la justice suisse. Le médecin australien Philip Nitschke, créateur du Sarco, affirme le contraire de Volkskrant travaille à l’impression 3D d’une nouvelle capsule, qu’il souhaite ensuite offrir à CLW. “Je ne sais pas si cette utilisation relèvera du droit néerlandais, mais je suis curieux de savoir si de nouvelles voies peuvent être trouvées.”

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Mais avant de s’engager dans cette voie, CLW doit surmonter certains obstacles juridiques : le Code pénal stipule que quiconque « aide intentionnellement autrui à se suicider ou lui fournit les moyens de le faire » risque une peine de trois ans de prison. De plus, les membres du conseil d’administration de CWL peuvent être soupçonnés de participer à une organisation criminelle ; cela est passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à six ans. Dans sa forme actuelle, l’approvisionnement du Sarco est toujours illégal, mais CLW espère que les politiciens pourront changer cela.

Délai d’attente et de réflexion

Si CLW parvient à surmonter tous les obstacles politiques et juridiques, il est prévu que les membres âgés d’au moins 55 ans puissent s’inscrire sur la liste d’attente de Sarco. Avant la fin de cette année, CLW veut « informer officiellement » ses plus de trente mille membres du projet.

Ceux qui s’inscrivent ne doivent pas s’attendre immédiatement à une livraison seuil de la capsule ; Après s’être inscrit via DigiD et avoir rempli un questionnaire, le participant doit attendre six mois pour l’approbation. Passé ces six mois, un participant est officiellement inscrit sur la liste et il peut à tout moment indiquer qu’il souhaite mourir. Commence alors un délai de réflexion de six semaines au cours duquel un expert détermine si le participant est mentalement compétent. Une fois tout cela terminé, le Sarco sera livré à l’endroit de votre choix.

Le montant qu’il en coûterait pour s’inscrire sur la liste Sarco n’a pas encore été déterminé, selon Homan, mais il s’agirait d’une contribution annuelle tant que les membres seraient sur la liste. Une fois qu’un membre décide de postuler au Sarco, des frais supplémentaires s’appliqueront.

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Des obstacles politiques

Avec toutes ces règles – âge minimum, inscription via DigiD, délai d’attente et de réflexion – CLW espère lever les principales pierres d’achoppement politiques. Les politiciens étaient plus préoccupés par la drogue X, car des personnes vulnérables ou des jeunes se suicideraient de manière impulsive, ou que la drogue serait utilisée à des fins de meurtre.

Ce plan Sarco dissipe toutes ces inquiétudes, selon Homan. «Je m’attends à ce qu’après avoir lu ce plan, les politiciens fassent la queue pour l’approuver», déclare avec enthousiasme le membre du conseil d’administration. Est-ce qu’il s’attend vraiment à ça ? “Oui. Rien ne s’oppose à cela, à l’exception des arguments philosophiques. Mais nous n’essaierons même pas de les convaincre.»

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