La « convention de réparation » tente de lisser Oosterweel, mais tout le monde n’est pas d’accord


Dépasser les tracas liés à la pollution pfas à Zwijndrecht : c’est ce que tente de faire le gouvernement flamand via la nouvelle Remediation Association. De nombreux groupes d’action sont à bord. Mais certains ne le font pas, ce qui ouvre la porte à de nouvelles poursuites judiciaires.

Pieter Gordts28 octobre 202219h30

Les travaux sur la connexion Oosterweel ont été lancés ces dernières années aussi souvent qu’un juge les a arrêtés. En avril, le Conseil d’État les a fermés pour la dernière fois. Elle a vu des garanties insuffisantes que le travail sur Oosterweel n’entraînerait pas plus de pollution. Pour mémoire : lors du démarrage des travaux de la connexion Oosterweel en 2017, il a été découvert que le sol était contaminé par des pfas, un groupe de substances non dégradables et toxiques. Cela n’a été révélé qu’en 2021 et a conduit à une commission d’enquête parlementaire.

Afin de sortir de l’impasse, le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) a réuni ce printemps toutes les parties. Cela aboutit maintenant à la soi-disant convention de réparation. Outre le gouvernement flamand, la commune de Zwijndrecht, Bond Beter Leefmilieu, Zwijndrecht Gezond, Natuurpunt Waasland et le client Lantis signent également le texte.

Le pacte est ambitieux. Il ne veut pas seulement s’attaquer à la pollution pfas dans et autour de Zwijndrecht. Demir souhaite également développer une politique à l’échelle de la Flandre sur les «substances extrêmement préoccupantes». En outre, la Remediation Association souhaite assainir et améliorer l’environnement naturel de la région, définir les lignes directrices pour l’assainissement du site du fabricant de pfas 3M et enquêter sur la santé des résidents locaux. Ce dernier est une ligne directrice frappante. « Nous n’avons pas suffisamment écouté les gens », a déclaré Luc Hellemans, PDG de Lantis. « Mais il nous reste encore dix ans et nous ferons tout notre possible pour rattraper cela. »

Ministre flamand de l’Environnement Demir (au centre) avec les autres partis qui ont adhéré à la Remediation Alliance.Image BELGA

Ensuite, il y a le chantier naval d’Oosterweel. Le client Lantis dit qu’il ne traitera plus le sol contaminé dans une berme de sécurité et qu’il excavera le sol contaminé et l’acheminera vers une décharge. Elle souhaite lier autant que possible l’assainissement aux travaux d’Oosterweel. Pour cela, il s’appuie sur un rapport du VITO. Cet institut de recherche a déclaré début octobre que l’excavation et le déplacement de sols contaminés sur place ne conduisaient pas à plus de pfa dans le sol et les eaux souterraines.

Lantis doit toutefois demander de nouveaux permis de terrassement. Selon le cabinet Demir, l’affaire est donc sans objet pour le Conseil d’Etat. Une fois les nouveaux permis disponibles, le chantier pourrait redémarrer, selon le ministre.

Nouvelle procédure

Il y a quelques remarques à faire. Notamment parce que trois partis ne signent pas la Remediation Alliance : Greenpeace, le collectif de la société civile Fundamental Rights et le militant écologiste Thomas Goorden. Ils ont abandonné les négociations. Ce n’est pas sans importance, puisqu’ils viennent d’entamer trois procès contre le chantier.

Les trois envisagent les prochaines étapes. « Il y a de bonnes choses dans la Remediation Alliance », dit Goorden. « Mais quand il s’agit de la terre elle-même, rien ne change. La remédiation que Lantis promet désormais : il y est légalement obligé. Ce qu’ils ne font pas fait encore l’objet d’un débat dans le cadre de la grève environnementale que nous avons déposée. Le rapport VITO ne fournit aucun support pour cela. Goorden, Greenpeace et Grondrecht ne sont pas d’accord avec les conclusions de ce rapport.

« Vous ne pouvez empêcher personne d’aller en justice », a déclaré le cabinet Demir. « Mais le dossier s’est maintenant renforcé. D’une part à cause de l’étude VITO, d’autre part vous avez un large accord entre beaucoup de gens ici. Le fait que tant de personnes se soient investies sous ce texte est en effet à mettre au crédit de l’Association Sanering. Par exemple, Bond Beter Leefmilieu a abandonné sa procédure pendante devant le Conseil d’État.

La seule question est de savoir quel est le pouvoir de cela tant que tout le monde n’est pas à bord.



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